L’aéroport Albert-Picardie renommé Amiens-Henry Potez

Albert... C'est fini. En tout cas, la commune samarienne n'apparaîtra plus dans le nom de l'aéroport dont les infrastructures se situent sur les communes de Méaulte, Fricourt, Bray-sur-Somme et Bécordel-Bécourt. Lors de son comité syndical du 10 mars, le syndicat mixte, propriétaire de l’aéroport, a en effet délibéré en faveur d’un changement de nom commercial. Exit donc Albert-Picardie, et bienvenue à l’Aéroport international Amiens-Henry Potez.

Amiens, pour une meilleure lisibilité géographique

L'objectif premier de ce changement est de donner une meilleure visibilité nationale, voire internationale à l'aéroport. Une ligne d'ailleurs suivie par de nombreux aéroports français ces dernières années, qui a le mérite de clarifier la position géographique de la structure. À l’instar des aéroports de Nantes Atlantique, Marseille Provence ou Lille (Lesquin), la grande majorité d’entre eux prennent en référence l’agglomération la plus proche. Une façon de situer plus facilement les infrastructures. « Amiens est une métropole connue dans la France entière. Située à seulement 28 kilomètres (15 miles nautiques) de Méaulte, elle a été le choix le plus évident », explique Virginie Caron-Decroix, présidente de l’Aéroport et vice-présidente du Département de la Somme. Exit en revanche la nomination "Picardie" qui bien que toujours dans le cœur des habitants, a perdu de sa reconnaissance avec l'arrivée des Hauts-de-France.

L’aéroport rejoint aussi la liste des aéroports français rendant hommage à des figures locales et nationales. Après Paris-Charles de Gaulle ou Lyon-Saint-Exupéry... Voici donc Amiens-Henry Potez. Si son nom résonne sans doute moins que Aimé Césaire (aéroport de Martinique) ou Napoléon Bonaparte (Ajaccio), Henri Potez n'en est pas moins une figure locale de premier plan.

Henry Potez, un père de l’aéronautique

Il est l’homme qui a écrit l’histoire industrielle et aéronautique du territoire sur lequel l’aéroport est implanté. Henry Potez est, avec Marcel Bloch (Dassault) et Louis Coroller, le père de l’aéronautique moderne. « Il a cru à l’implantation et au développement de l’industrie aéronautique à Albert et Méaulte il y a 100 ans », rappelle Virginie Caron Decroix. « Des élus comme Fernand Demilly, à qui nous devons les infrastructures de l’aéroport actuel, ont œuvré pour maintenir l’activité et perpétuer son travail », ajoute Michel Watelain, président de la communauté de communes du Pays du Coquelicot. De quoi conduire le territoire à devenir le pôle d’excellence aéronautique des Hauts-de-France où la production côtoie désormais, la recherche et la formation.

Par ailleurs, Henry Potez a aussi largement participé à la vie du territoire en occupant successivement les fonctions de maire de Méaulte (1929-1940), puis d'Albert (1947-1959), et de conseiller général du canton d’Albert (1931-1940/ 1949-1961). « C’est un honneur qu’Henry Potez, ancien maire de Méaulte et d’Albert, porte dans ce nom l’étendard de nos communes », s'enthousiasme Jean-Michel Fournier, actuel maire de Méaulte.