KwikWink veut révolutionner les livraisons en absence
La start-up dijonnaise KwinkWink développe une solution d’autorisation d’accès à distance pour les livreurs, afin d’éviter les échecs de livraison pour cause d’absence.
C’est le problème majeur en matière de livraison : la gestion du dernier kilomètre, l’instant où il faut que le livreur trouve la personne destinataire du colis qu’il emporte. En cas d’absence, dont les causes sont multiples, la chaîne logistique doit se remettre en branle pour programmer une nouvelle livraison. Perte de temps, et d’argent. « On estime qu’à l’échelle de l’Europe, cette question du dernier kilomètre représente 700 millions de kilomètres parcourus en trop. C’est une double aberration, écologique et économique », estime Pascal Laurence, Directeur de KwikWink. Avec son équipe, il s’est focalisé sur la problématique, pour lui apporter une réponse technologique. Celle-ci repose sur l’utilisation d’un système de serrure numérique, et de caméra de surveillance, associés à un système de contrôle de l’accès, sécurisé et à distance. « Nous géolocalisons le livreur durant son déplacement. Arrivé, il peut ouvrir la porte à l’aide d’un simple smartphone avec notre application dédiée à l’heure dite. Il scanne et dépose ses colis, dont la conformité est vérifiée automatiquement, avant de pouvoir refermer la porte, ce qui enclenche à nouveaux les alarmes », synthétise le Directeur. Éventuellement, avec le recours à une solution d’étiquettes RFID (radio-identification), il sera même possible dans le futur de se passer du scan des colis, qui seront reconnus automatiquement grâce à leur étiquette électronique.
Un dispositif B2B
La start-up ne vend pas les caméras ou les serrures connectées. Mais elle adapte sa solution logicielle à l’infrastructure existant chez son client. « Nous pouvons adapter notre solution, qui se résume à un simple boîtier électronique et notre logiciel, à toutes les serrures du marché. Malheureusement, ce domaine n’est pas assez standardisé, les standards sont différents », constate le directeur. Un développement spécifique est requis, ce qui rend la solution KwinkWink forcément relativement coûteuse, et donc destinée à de gros besoins en matière de livraison. C’est donc logiquement vers une enseigne de la grande distribution que celle-ci s’est tournée pour une expérimentation grandeur nature sur 6 mois, qui n’a pas tenu toutes ses promesses. « Nous avons testé notre solution pendant 6 mois avec une grande enseigne. Le test a été très concluant, malheureusement un changement à la direction du client a gelé les investissements dans notre domaine », résume Pascal Laurence. Aujourd’hui, KwikWink réalise un chiffre d’affaires très faible, de moins de 20 000 €. Fondée par 5 associés, la SAS au capital de 60 000 € peaufine sa solution et poursuit son développement. Elle vient de recruter un spécialiste de l’électronique, pour gagner en adaptabilité face à une clientèle encore un peu indéterminée.
Pour Aletheia Press, Arnaud Morel