Mode et textiles

Kiabi affiche fièrement sa politique RSE

Basée à Hem, l’entreprise de distribution de vêtements Kiabi a adopté un programme ambitieux et engageant pour modifier son modèle d’affaire vers une stratégie plus inclusive et durablement soutenable.

La vente d’articles de seconde main va devenir un incontournable des magasins Kiabi. (© Kiabi)
La vente d’articles de seconde main va devenir un incontournable des magasins Kiabi. (© Kiabi)

Pointé du doigt… Le monde du vêtement - et de la mode en général – n’a pas la cote auprès de ceux que l’on peut désormais appeler les «60 millions de procureurs français ». Trop de déchets, trop de trajets, trop de stéréotypes corporels, trop de capitalisme… Les actes d’accusation se multiplient. Et comme le client est roi, les acteurs du secteur réagissent et évoluent. 

C’est le cas de Kiabi. L’entreprise hémoise, forte de 510 magasins (dont 340 en France) dans 17 pays, présentait le 27 janvier sa politique RSE à la presse. «Il y a un an et demi, Kiabi adhérait au Fashion Pact et lançait son programme Kiabi Human», rappelle Bruno Resseguier, leader RSE au sein de l’entreprise nordiste. Un programme RSE ambitieux, reposant sur trois piliers : l’humain, le durable et l’écoresponsable.

Des vêtements pour tous

L’humain, Kiabi l’intègre directement dans ses collections. «Cela fait 40 ans que nous développons des collections pour les grandes tailles», souligne Julie Silvert, leader collections au sein de l’enseigne. 

Désormais, Kiabi développe aussi des collections faciles à enfiler pour les personnes en situation de handicap, une collection pour nouveau-nés prématurés et une collection lingerie «post-opératoire» destinée aux femmes ayant subi une mastectomie. 

L’enseigne du groupe Mulliez s’engage aussi aux côtés d’associations caritatives comme Octobre rose (770 000 euros recueillis en 2020) ou les Restos du cœur (200 000 repas offerts).

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De g. à dr. Estelle Urbain, Bruno Resseguier et Julie Silvert, lors de la conférence de presse en ligne. (© Aletheia Press / B.D.)

C’est aussi dans cette logique que l’entreprise hémoise a développé «Nos Petits Magasins» : des petites surfaces destinées à la vente à très petits prix des articles invendus en fin de saison, et qui emploient des personnes en insertion professionnelle. 

Bruno Resseguier : «Grâce à 'Nos Petits Magasins', les bénéficiaires ont accès à une formation et peuvent valider des compétences clés de notre cœur de métier, grâce un plan d’accompagnement en collaboration avec le magasin Kiabi le plus proche.»

La marque a accompagné 2 000 familles grâce à ses quatre «Petits Magasins» à Pau, Buxerolles, Hem et Hénin-Beaumont, et prévoit d’en ouvrir dix en 2021.

Economie circulaire

Outre les invendus, Kiabi souhaite aussi mieux s’intégrer dans une logique d’économie circulaire, notamment en se positionnant sur le marché de l’occasion. «La seconde main va être essentielle pour l’hybridation de notre business model», détaille Estelle Urbain, leader shopping into the future. En 2021, 100% des magasins Kiabi proposeront aussi la collecte de vêtements. En 2019, 112 tonnes ont déjà été collectées. En 2021, ce pourrait être 300 tonnes.

Côté planète aussi, Kiabi fait feu de tout bois. Le travail autour du denim (le jean) en est sans doute l’exemple le plus frappant. «C’est un gros enjeu pour Kiabi, puisqu’il représente 10 millions de pièces par an», raconte Bruno Resseguier. En travaillant sur la réutilisation de matières existantes et sur des process de lavage, «nous avons économisé plus d’un million de litres d’eau en 2020».

«Au-delà du denim, on a des objectifs sur l’entièreté de nos matières, appuie Julie Silvert. D’ici 2025, 100% de nos matières seront plus durables. Par exemple, en 2021, 75% de notre coton sera plus économe en eau et en substances chimiques. On va aussi travailler des matières alternatives comme le lin ou le chanvre.» 

Ces nouvelles matières permettent aussi de créer du sourcing en local, et, là encore, tendre vers une économie plus vertueuse… Le plastique aussi est au cœur de la réflexion, avec la suppression progressive des plastiques à usage unique à l’horizon 2025, du sac plastique au cintre. Avec un objectif d’impact carbone neutre à l’horizon 2050.