Keyman, un "chausseur d’entreprises" à la recherche de la perle rare

Si le slogan de l’entreprise est "Chausseur d’entreprises, chasseur de pointures", c’est parce que le cabinet Keyman recrute par approche directe des profils rares de cadres que, seules, les entreprises n’ont pas pu dénicher. Créé il y a dix ans par Antoine Perruchot, le cabinet est désormais dirigé par Anne de Passemar.

Anne de Passemar, à la tête de Keyman depuis un peu moins d’un an.
Anne de Passemar, à la tête de Keyman depuis un peu moins d’un an.

La Gazette. Vous êtes directrice générale de Keyman depuis août 2013, mais l’entreprise était loin de vous être inconnue…

Anne de Passemar. J’ai rejoint le cabinet en mai 2004 en tant que consultante ressources humaines et je suis associée depuis 2011. En 2012, Antoine Perruchot, fondateur de Keyman, a créé Keycoopt, une plate-forme web qui propose du recrutement par la cooptation. C’était préférable d’avoir un capitaine pour chaque vaisseau ! Je connaissais bien l’entreprise et ses métiers, légitimement la direction m’a été proposée. Mais j’ai tenu avant tout à garder l’esprit de l’entreprise en étant au service des clients et des équipes. C’est fondamental.

Aviez-vous déjà en vous cette fibre entrepreneuriale ?

En travaillant dans une petite entreprise comme la nôtre, chacun se doit d’être entrepreneur. Je considérais déjà Keyman comme mon entreprise. Même si mon cœur d’activité, c’est d’être consultante.

Comment avez-vous apporté votre touche dans l’entreprise ?

J’ai veillé à conserver son âme. Quand on arrive après un créateur fondateur, il ne faut pas tout modifier. J’ai voulu maintenir auprès des clients un service ultra-exigeant, une proximité et une transparence dans les échanges. Tout en maintenant une proximité forte avec les salariés, telle que l’avait instaurée Antoine Perruchot, très sensible, comme moi, au bien-être des collaborateurs.

Parlez-nous de Keyman. Comment se porte l’entreprise, qui vient de fêter ses 10 ans ?

Notre spécialité, c’est le recrutement de cadres par approche directe pour le middle et le top management. Autrement dit, des cadres et plutôt des managers. En 2013, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 1,8 million d’euros. Notre ambition pour 2020 : être le premier cabinet de France en approche directe. Il y a de nombreux cabinets soutenus par des grands groupes, mais, en tant qu’indépendants et avec 14 salariés, nous sommes premiers en région, en termes de taille et de chiffre d’affaires.

Avez-vous d’autres agences que celle de Marcq-en-Barœul ?

Nous avons un bureau à Paris depuis trois ans et nous sommes en train de renforcer l’équipe. La majorité de nos clients est régionale mais il y a également beaucoup de Parisiens, c’était donc important d’y être présents.

Avec la crise, le recrutement des entreprises a-t-il changé ?

Elles recrutent moins. Dans des situations plus contractées, elles privilégient la mobilité interne. Leurs exigences augmentent et elles sont attentives à recruter des experts, des personnalités, capables de manœuvrer en eaux troubles. Et si elles recrutent, elles veulent que ce soit pour du long terme.

De ce fait, comment Keyman sort-il son épingle du jeu ?

Quand les entreprises nous contactent, c’est qu’elles ont tout tenté : le recrutement en interne, leur réseau, les annonces… Donc leur niveau d’exigence est au top ! Keyman se positionne sur des problématiques de rareté. Nous leur présentons entre deux et quatre candidats après avoir évalué les compétences mais aussi les personnalités. Sur des postes de managers, quand ça ne se passe pas bien, en général c’est à cause de la personnalité. Les compétences sont rarement remises en cause. Notre spécificité c’est l’analyse complète : les savoir-faire comme les savoir-être. Nous devons avoir une capacité proactive.

Quels sont les projets de Keyman ?

Développer les équipes parisiennes et continuer à conquérir des clients ! Ce sont eux qui nous font grandir. Mais aussi servir au mieux les premiers clients de la première heure. Car nous tirons notre force de cette fidélisation.

 

 

10 ans, ça se fête !

 

Quand on pénètre dans les locaux de Keyman, à Marcq-en-Barœul, il règne un esprit convivial et familial… Pour fêter cet anniversaire, toute l’équipe a fait un lien entre son rêve d’il y a dix ans et son métier d’aujourd’hui. Cela donne un joli pèle-mêle qui trône sur le mur vitré de la salle de réunion. «On a parlé d’hommes et non pas de chiffres» se souvient Anne de Passemar. Fervente adepte du bien-être en entreprise, elle organise également deux séminaires par an pour ses collaborateurs. Et poursuit l’engagement d’Antoine Perruchot auprès de l’Ecole de la deuxième chance de Roubaix où elle accompagne des jeunes dans la rédaction de CV et les entretiens de recrutement.

 D.R.