Kérozène 74 recycle les chambres à air en accessoires de mode
Recycler du caoutchouc usagé pour en faire des cravates, des robes ou encore des sacs, il fallait y penser. Cédric Vallero, passionné de vélo et vendeur de prêt-à-porter, allie passion pour le vélo et son métier dans la mode pour créer sa propre entreprise.
Sous le look de hipster de Cédric Vallero se cache un chef d’entreprise accompli, bien décidé à mener à terme son projet. Titulaire d’un DUT technique de commercialisation, ce Vosgien d’origine a commencé sa carrière professionnelle dans un magasin de cycles. «J’ai travaillé pendant trois ans chez un petit détaillant. J’ai fait passer cette société de détaillant à grossiste. Nous étions devenu l’importateur français d’un fabriquant italien de produits dédiés aux cycles», souligne-t-il. En 2001, pour suivre sa compagne, Cédric débarque dans le Nord, un peu frustré d’avoir dû abandonner un domaine qui le passionnait et intègre le groupe Happychic Jules. Vendeur de prêt-à-porter masculin, Cédric Vallero seconde aujourd’hui le responsable du magasin de Lens. «J’ai toujours eu l’envie de créer quelque chose, j’ai besoin de m’épanouir dans un domaine qui me passionne.» Il y a quelques années, il fait quelques essais en créant des coussins de décoration. Au sein du groupe Jules, il présente ses idées. «Ils m’ont incité à aller plus loin dans le concept, de mener une réflexion sur ce que je pouvais faire.» Il décide alors de créer un accessoire, «un nœud papillon, parce que c’est très tendance et remis au goût du jour par Stromae». Il fait également des recherches sur les couleurs, les formes, les matières. Et «il n’y en avait pas encore en chambre à air de vélo»… Il tient la bonne idée qui lui permettra de lier sa passion pour le vélo et son métier de vendeur dans la mode et le prêt-à-porter.
«Toutes mes créations sont fabriquées à partir d’une graveuse découpeuse laser, dans des fablabs»
Un coup de boost
Fort de cette première création, Cédric Vallero présente son produit à un directeur marketing chez Happychic qui lui demande s’il est capable de faire autre chose. «J’ai alors créé plusieurs produits : des bretelles, des boutons de manchette et même une robe design dans l’esprit Paco Rabanne. Cette robe a récemment été présentée lors de l’opération Safari de Richard Orlinski, qui se déroule actuellement sur le territoire du pôle métropolitain de l’Artois», développe-t-il. Il crée sa micro-entreprise et lance sa marque commerciale, Kérozène 74. «Le 74 pour marquer mon année de naissance et le kérosène parce qu’il s’agit d’un mélange d’hydrocarbures comme la chambre à air», précise le créateur, qui se considère également comme un mélange entre culture vintage et concentré de nouvelles technologies. «Toutes mes créations sont fabriquées à partir d’une graveuse découpeuse laser, dans des fablabs, notamment celui de l’IMT de Douai.»
«Je propose une alternative aux déchets en les transformant en objets design»
Louvre-Lens Vallée est donc une réelle opportunité pour Cédric Vallero et son projet Kérozène 74, qui avait besoin d’un coup de boost pour passer un cap. «C’est également l’opportunité d’avoir un regard extérieur sur le projet, sur son évolution, la possibilité de rencontrer des partenaires, d’avoir un lieu pour recevoir les clients, les fournisseurs», résume-t-il. Aujourd’hui, il attend impatiemment l’ouverture du fablab lensois qui devrait élire domicile au sein même de LLV, dès que le cluster aura pris possession de ses locaux. Pour revenir aux chambres à air, Cédric Vallero les récupère auprès de plusieurs enseignes spécialisées dans le cycle : Vélo service center à Lens, Decathlon Hénin-Beaumont ou encore le vélodrome de Roubaix. Le projet Kérosène comprend en effet, au-delà de l’aspect créatif, tout un pan écologique. «Je propose une alternative aux déchets en les transformant en objets design», conclut Cédric Vallero, qui espère d’ici quelques années pouvoir ouvrir un concept store, être présent en Asie et diffuser ses produits partout dans le monde.