Jusqu'à 20 000 tonnes de calcaire extraites par jour
À Rinxent, les Carrières de la Vallée Heureuse sont parmi les plus impressionnantes en France. Le site s’étale sur 200 hectares et est constitué de six étages creusés sur 90 mètres ; 20 000 tonnes de calcaire peuvent en être extraites en une journée. Par la route, par la mer, par le fleuve ou par le rail, chaque année, ce sont 2,5 millions de tonnes de granulats, sous plusieurs formes, adaptées à chaque client, qui sortent de la carrière. Mais la société d’exploitation des Carrières produit aussi, notamment, de la poudre de calcaire…
Des nuisances ? Les Carrières de la Vallée Heureuse font en sorte de réduire au maximum les nuisances vibratoires et sonores, ainsi que celles liées au soulèvement de poussière et autres inconvénients inhérents à l’activité. Pour ce faire, l’on procède à l’abattage par l’utilisation d’un système d’amorçage électronique, ce qui a pour but de réduire la fréquence des tirs de mine, et ainsi, de limiter les nuisances associées à la réduction des gravats. Le sol est régulièrement arrosé afin d’éviter la dispersion de poussière dans et aux alentours du site. Les Carrières, qui ont pourtant une activité qu’on imagine difficilement intégrable à un plan environnemental, sont engagées dans la charte environnement de l’UNICEM (Union nationale des industries des carrières et des matériaux de construction).
Histoire. L’exploitation industrielle du site date des années 1880. Le raccordement ferroviaire s’est fait en 1883, baissant le coût de transport des matériaux qui était particulièrement élevé à cause du transport en voitures tractées par des chevaux. Née de la fusion de deux entreprises en 1905 (la société Henaux frères, qui avait succédé à la Compagnie des travaux publics et celles des Carrières du Haut-Blanc, qui a pris le relais de la Société des carrières du Pas-de-Calais), la société anonyme des Carrières de la Vallée Heureuse se charge de l’exploitation du site depuis 1905. À l’époque, la carrière comptait 800 travailleurs. En 1939, l’effectif se réduisait à 500 personnes. Entre 1938 et 1983, l’exploitation évolue, portée par des installations fixes agrandies, un matériel de concassage et de traitement amélioré et automatisé. De 5 tonnes à la sortie de la deuxième guerre mondiale, les wagonnets se sont progressivement transformés en dumpers d’une capacité de charge de 50 tonnes en 1969. En 2007, le groupe Lafarge, leader mondial des matériaux de production, a profité d’une ouverture de capital pour devenir actionnaire de la société jusqu’à aujourd’hui.
Aujourd’hui. Entre 600 camions viennent charger les minerais chaque jour et 3 convois ferroviaires sont chaque jour en partance de la carrière. Le principal client ? Lafarge. Ce n’est pas un hasard si le groupe a acheté des parts de la SA de la Carrière de la Vallée Heureuse. La société, comptant aujourd’hui 110 employés, fournit aussi des matériaux pour des chantiers comme des autoroutes, les travaux portuaires de Boulogne, Calais et Londres, mais aussi les lignes TGV Nord, le tunnel sous la Manche ou même les pistes de l’aéroport de Roissy. Cette réussite paraît partie pour durer, puisque la carrière devrait être en capacité de fournir du calcaire pour encore une centaine d’années…