JO: Alpes 2030 présente son comité d'organisation, Grospiron intronisé

Après des mois de retard en raison de bisbilles autour de la désignation de son président, le comité d'organisation des JO (Cojo) d'hiver 2030 dans les Alpes françaises est dévoilé mardi à Lyon, avec à sa tête l'ex-champion Edgar Grospiron...

L'ancien champion de ski de bosses Edgar Grospiron, qui va prendre la tête du Comité d'organisation des JO Alpes françaises 2030, à Paris le 13 février 2025 © JOEL SAGET
L'ancien champion de ski de bosses Edgar Grospiron, qui va prendre la tête du Comité d'organisation des JO Alpes françaises 2030, à Paris le 13 février 2025 © JOEL SAGET

Après des mois de retard en raison de bisbilles autour de la désignation de son président, le comité d'organisation des JO (Cojo) d'hiver 2030 dans les Alpes françaises est dévoilé mardi à Lyon, avec à sa tête l'ex-champion Edgar Grospiron, choisi après le retrait de Martin Fourcade. 

D'abord prévue pour l'automne 2024, puis fin janvier, l'intronisation du Cojo va finalement avoir lieu à la mi-février. "Il était temps", selon l'un des cadres du mouvement olympique français.

Le ministère des Sports, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), le Comité paralympique et sportif français, la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur et la Région Auvergne-Rhône-Alpes - un "G5" regroupant les parties prenantes - vont installer officiellement l'instance mardi après-midi au stade de l'Olympique lyonnais à Décines-Charpieu. Instance qui pilotera pendant cinq ans le dossier Alpes 2030.

Lancer la machine

Le "G5" a mis fin au feuilleton, qui commençait à faire mauvaise impression autour de la désignation du président du Cojo il y a seulement cinq jours, en choisissant Edgar Grospiron, le champion de ski de bosses des JO d'Albertville en 1992.

Le psychodrame déclenché par le retrait inattendu du biathlète multiple champion olympique Martin Fourcade au nom de "ses convictions" il y a près de deux semaines, avait plongé l'organisation dans une situation compliquée, démontrant une certaine fragilité et des tensions en interne. Même le CIO, d'ordinaire d'une discrétion papale sur ces dossiers, était sorti de sa réserve pour faire part de son "impatience". 

"Ils apprennent. Ce n'est pas forcément simple de se mettre d'accord à cinq. Il fallait qu'un nom sorte, c'est fait. Ca devrait lancer la machine", avait résumé auprès de l'AFP une source proche des négociations.

Edgar Grospiron, éphémère directeur général de la candidature d'Annecy à l'organisation des Jeux d'hiver 2018, va avoir du pain sur la planche. Car si le projet n'a officiellement pas encore pâti de retards irréversibles, les sujets à traiter sont nombreux, et parfois complexes. 

Il va falloir livrer ces JO dans une enveloppe contenue de 2 milliards d'euros, et le Cojo devrait bénéficier pour cela d'une mission d'appui de l'Inspection générale des finances, selon une source proche du mouvement olympique.

Par essence, les JO d'hiver sont "plus déficitaires" que les JO d'été, avec des "recettes plus faibles (...) notamment de billetterie", précise cette source. Une loi olympique devra également être votée pour encadrer l'évènement (voies de recours, fiscalité, règles liées à la publicité...). 

La question environnementale va inévitablement constituer l'un des grands enjeux de ces JO, et des critiques frémissent déjà sur la prise en compte de ce défi majeur que représente le réchauffement climatique auquel sont confrontés les territoires de montagne. 

Les JO "cherchent encore à faire rêver autour des sports d'hiver, à faire perdurer ce modèle touristique et économique qui n'a malheureusement plus l'avenir qu'il a eu jusqu'ici", explique Fiona Mille, présidente de Mountain Wilderness France dans un entretien accordé à l'AFP. 

"Il va falloir affronter ces sujets", anticipe une source proche de l'organisation.

Ascenseur valléen ?

Par capillarité, la question des transports entre les sites va devoir aussi être tranchée par le Cojo. Car l'une des particularités de ces JO d'hiver réside dans la multiplicité des sites, avec quatre pôles allant du Grand-Bornand (Haute-Savoie) à Nice, distants de plus de 500 km par la route, aux antipodes de l'extrême compacité des JO d'Albertville par exemple. 

Mais là aussi, cette carte des sites n'est pas encore totalement établie, avec notamment en suspens la question de l'intégration ou non de Val d'Isère dans le projet. 

L'interrogation concernant la construction ou non d'un ascenseur valléen permettant d'accéder à la station de Courchevel pour fluidifier la circulation va devoir être tranchée, tout comme le lieu de la cérémonie d'ouverture, pas encore déterminé. A priori, seule la patinoire pour ces JO devrait être construite à Nice. "Il faut qu’on ait un Cojo car il faut prendre des décisions", insiste une source proche du mouvement olympique.

Edgar Grospiron, qui se lance en quête d'un directeur général dans les semaines à venir, devra "arriver à s'entendre et travailler avec les politiques", prévient une source proche de l'organisation. Bref, les défis ne manquent pas.

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