Jean-Marc Puissesseau planchesur l’avenir de la Côte d’Opale

A l’initiative des Dirigeants commerciaux de France (DCF) de la Côte d’Opale, le président de la chambre de commerce et d’industrie de la Côte d’Opale, Jean-Marc Puissesseau, a été invité, le 8 décembre à l’hôtel consulaire de Boulogne, à répondre aux quelque 25 questions sélectionnées par trois responsables d’entreprise sur l’avenir du port de Boulogne, sur le tourisme et sur le développement du littoral. Le Calaisien, âgé de 71 ans, est aujourd’hui le défenseur de tous les bassins de la Côte d’Opale : Dunkerque, Calais, Saint- Omer, Boulogne, sans oublier Montreuil-sur- Mer où vient d’être créée une antenne de la CCI.

D’emblée, le président de la CCI élu à la tête de la nouvelle entité consulaire du littoral, il y a tout juste un an, est convié à livrer son diagnostic sur le port de Boulogne, un port qui a perdu son trafic transmanche en septembre 2010 et quasiment tout trafic de commerce. “C’est pour moi une réflexion permanente. Nous sommes face à un déficit de 7 millions d’euros en 2011, après un déficit de 5 millions en 2010. Et, si on ne fait rien, cela va empirer. Nous n’abandonnons pas l’espoir de retrouver un trafic transmanche, quel qu’il soit, mais ce sont les opérateurs qui décident. L’idéal serait une liaison par bateau rapide. En attendant le retour d’une activité, nous continuons d’entretenir le Hub Port. Par ailleurs, nous allons retrouver un petit trafic de commerce en 2012 et on m’annonce plusieurs escales de navires de croisière.”
Pour le président, tout repose sur la pêche qui doit “nous aider à sauver le port. Car Boulogne porte l’étendard de la pêche. Pour que cette place forte européenne devienne incontournable, il faut y attirer un maximum d’apports de poisson et donc permettre aux flottilles étrangères d’y débarquer. Nous avons un plan d’investissements (parc à coffres, modules réfrigérés…) et nous participons à la création de la plateforme d’innovations Nouvelles Vagues en entrant au capital de la société”. De même, “Boulogne est le seul port de la Côte d’Opale à prétendre à une vocation plaisance. C’est lui qui a la plus grande chance de se développer. Reste à déterminer un schéma intelligent et le rôle de chacun. La plaisance pourrait être de la responsabilité de la communauté d’agglomération du Boulonnais”.

Vendre” la Côte d’Opale. Concernant l’appel d’offres lancé par le Conseil régional pour le renouvellement des concessions portuaires, Jean-Marc Puissesseau est partisan d’un rapprochement entre les ports de Calais et Boulogne, et de la mise en place d’une stratégie avec Dunkerque. “La CCI a prouvé qu’elle était capable de gérer des installations et son personnel n’aurait pas compris que nous ne postulions pas. Nous sommes donc actuellement à la recherche de partenaires. Mais je sais, prévient-il, qu’il y aura de la concurrence française et internationale. Je souhaite que l’on gagne. Il faut vendre la Côte d’Opale – une côte qui a beaucoup d’atouts – et la spécificité de nos ports.” Le tourisme est une autre pépite à exploiter. “On souhaite développer un label ‘Côte d’Opale’, et être facilitateur de grands événements (compétitions de voile, rassemblement de cerfs-volants, Tour de France cycliste…) qui font notre promotion. De même, la présence d’aéroports est bonne pour la carte de visite. Si nous avons rendu la concession de celui de Marck à la communauté d’agglomération du Calaisis, nous subventionnons encore celui du Touquet qui fonctionne bien. Il faut les aider à survivre.”