Janus France, fenêtre grande ouverture sur la RSE

Spécialisée dans la serrurerie, la menuiserie et la vitrerie artisanales pour des constructions neuves ou des rénovations du parc immobilier public, Janus France développe une politique RSE à son paroxysme depuis sa création en 2013 par Michel Meunier... jusqu'à changer de statut en 2020 et devenir la première Entreprise à mission de France. Le dirigeant, très engagé, impulse ainsi un nouveau modèle d'entreprise, assumé et revendiqué, porté par une formation continue sur les réels enjeux de la RSE.

Michel Meunier, à la tête de Janus France depuis 2013. ©Eloise Le Névanic
Michel Meunier, à la tête de Janus France depuis 2013. ©Eloise Le Névanic

Pas de greenwashing, de belles promesses ou d'actions superficielles. Pour Michel Meunier, la RSE fait partie intégrante de la stratégie et du développement de son entreprise, Janus France. «La RSE, c'est un engagement pour la société. C'est une question de vision, de valeur et de volonté du dirigeant», exprime-t-il. Aujourd'hui Entreprise à mission, Michel Meunier, très engagé, est un dirigeant qui ne fait rien dans la demi-mesure : il s’est appuyé sur les 17 objectifs de développement durable (ODD) fixés par l’ONU pour mener à bien sa politique RSE. Et depuis un an, un développement plus robuste s'est construit autour de la transition écologique, notamment sur la réduction de l'emprunte CO2 et la préservation de la biodiversité. Depuis, il s'est fixé comme objectif la réalisation de 196 enjeux RSE, et déjà 90 sont réussis. Un de ses grands objectifs : la neutralité carbone d'ici 2030. Dans cette ambition, Michel Meunier impulse, par la même occasion, un changement dans le secteur du bâtiment. «Il y a des pratiques insensées, il faut arrêter de détruire notre écosystème !», s'exclame-t-il.

Janus France est depuis bien longtemps inscrite dans cette démarche avec le tri, le recyclage et la valorisation de 100% de ses déchets (bois, fer, PVC, vitre, aérosol...) et l'impact de ses activités est mesuré notamment avec l’outil d’analyse Biom. La fabrication des produits est faite sur place, l'achat responsable et français et l'Analyse du cycle de vie d'un produit sont, par exemple, pratiqués. Désormais, l'entreprise propose également à la vente des fenêtres PVC reconditionnées. Et depuis peu, une partie de la flotte des camions de Janus France est électrifiée. «C'est à l'entreprise de s'impliquer et d'anticiper, explique-t-il. Notre engagement profond nous permet aujourd'hui de répondre à des appels d'offres qui intègrent des closes sociales ou environnementales. In fine, il y a un retour économique des investissements RSE.»

Une philosophie

Avec son nouveau statut d'Entreprise à mission, Michel Meunier a passé un nouveau cap. «Nous avons également mis en place une comptabilité universelle qui ajoute à la comptabilité classique celles environnementale, sociale et sociétale, précise Michel Meunier, investissant 40 000 euros par an dans la RSE. C'est un moyen de valoriser nos actions en faveur du développement durable». Parce que pour ce dirigeant «l'intérêt de entreprise est de servir uniquement le bien commun et l'intérêt général», il a élargi sa gouvernance qui intègre aujourd'hui deux représentants du vivant dans le comité de mission, «pour nous challenger».

©Eloise Le Névanic

Cette philosophie imprégnée n'a pu avoir de résultats concrets seule. L'humilité et la recherche de la connaissance ont guidé les pas de Michel Meunier qui a établi des audits, s'est formé sur les questions liées au climat et à l'environnement, s'est fait accompagné et a structuré ses outils... dans le but de mener les bonnes actions.

2025 : l’année de la coopération

Seul dirigeant de dix salariés à avoir participé à la COP 16, en Colombie, Michel Meunier ouvre une nouvelle métamorphose de son entreprise avec le modèle de coopération, prônant le collectif. Pour lui, le système de coopération permettra de trouver des chemins d''expérimentation qui engendreront une durabilité à la fois pour la planète et la biodiversité. «Cela exige un changement personnel», affirme Michel Meunier. L'enjeu : construire une économie qui s’intègre pleinement dans les cycles du vivant et placer la vie au centre de toutes les décisions en transformant les modèles économiques.

Lui qui voit le monde de façon complexe, il conseille aux dirigeants de lire le philosophe et sociologue Edgar Morin et appelle l’État à durcir la réglementation. «Je suis convaincu et plus tard, à mes petits-enfants, je pourrai leur dire que j'ai fait ma part, que j'ai fait ce que je pouvais faire à l'endroit où j'agissais».

Le conseil de Michel Meunier

«Il faut avoir l'humilité de se dire qu'on ne sait pas et avoir la capacité de se remettre en question. Le formation, du dirigeant et de ses collaborateurs, est essentielle pour maîtriser les questions liées au climat et à la biodiversité. Elle permet de conscientiser l'objectif et l'impact sur le modèle économique pour activer les bons leviers d'actions. Il faut aussi être accompagné dans la démarche et ne pas resté seul. Enfin, il faut se donner les moyens et ne pas avoir peur d'investir dans cette transition».


Chiffres

1,6 million d'euros de CA.

95% de marchés public.

40 000 euros investis par an dans la RSE.