Irriguer l’économie au plus près de l’activité

En temps de crise, la sauvegarde du tissu économique est la préoccupation majeure des collectivités territoriales. Dans l’Audomarois, à Longuenesse, la CAPSO a annoncé une série de mesures, parfois cumulatives dans le traitement du ralentissement économique dû à la crise sanitaire. Avec à l’esprit que le «plus gros" reste devant...

De g. à d, Bertrand Petit, vice-président de la Capso chargé du développement économique, Joel Duquenoy, président de la Capso et Jean Bétremieux, directeur du Pôle Développement économique. (© Aletheia Press / MR)
De g. à d, Bertrand Petit, vice-président de la Capso chargé du développement économique, Joel Duquenoy, président de la Capso et Jean Bétremieux, directeur du Pôle Développement économique. (© Aletheia Press / MR)

Avec un territoire plutôt tourné vers la mono-industrie, l’Agglomération de Saint-Omer a appris à se méfier des retournements de conjoncture brutaux. C’était vrai en 2006 quand le géant verrier Arc international a connu une crise le conduisant à licencier près de 3 000 personnes. Et c’est avec le même sentiment d’urgence que les édiles de l’Agglomération ont décidé d’accompagner les TPE. «On met tout en place pour soutenir les entreprises du territoire», assure Joël Duquesnoy, de retour à la présidence suite aux récentes élections municipales. Son vice-président chargé du développement économique, Bertrand Petit, abonde dans le même sens : «Avec le plan de relance, chaque partenaire met 2 euros par habitant dans chaque territoire régional. Au total, ce sont 24 millions d’euros qui sont destinés aux TPE.» Une avance remboursable à 0% et sur deux ans, avec un an de délai, qui varie entre 5 et 30 000 euros (si l’entreprise relève de l’économie sociale et solidaire). En quelques mois, le territoire aura consacré au soutien de son tissu d’entreprises plus de 5 euros directs par habitant.

Un demi-million d’euros en six mois

L’urgence réside dans la rapidité d’exécution des politiques visant à soutenir les entreprises. Le fonds de relance régional est valable jusqu’en décembre 2021. A cela s’ajoutent d’autres dispositifs comme le fonds de soutien de la CAPSO qui a été prolongé jusqu’à la fin de l’année. «Hormis le fonds de soutien, différentes mesures ont été prises, comme le report des loyers des pépinières et de l’hôtel d’entreprises. Ça fait 23 sociétés qui en bénéficient, soit plus de 50 000 euros», rappelle Jean Bétremieux, directeur du pôle développement économique de la CAPSO. Pour les commerces, c’est 21 000 euros qui ont financé une plateforme de vente de produits locaux ; la gratuité des transports en mars et en avril nécessite une enveloppe de 21 000 euros ; l’exonération de la CFE (à part égale avec l’État) pèse pour 125 000 euros pour l’Agglomération. «Les deux tiers de cette aide vont aux entreprises du secteur de l’hôtellerie et de la restauration», précise-t-il.

Les filets de soutien au monde économique relèvent aussi de la pure subvention, avec la moitié du fonds territorial qui a vu passer 65 entreprises ces derniers mois. Seules deux sociétés n’ont pas été financées ; une quarantaine sont à l’étude. Au total, l’ensemble des dispositifs compte pour près de 700 000 euros sur le territoire (dont 544 000 euros à la charge de la CAPSO). «Les entreprises en plan de continuité ne seront pas exclues des dispositifs, ni les auto-entrepreneurs. Il faut que les entreprises disposent de trésorerie», souligne Jean Bétremieux. Sous réserve de capacité de remboursement, les fonds doivent aller aux sociétés qui en ont besoin. «On ne souhaite pas s’arrêter là», assure Bertrand Petit. «Nos programmes d’investissement continuent. Les travaux d’intérieur de la Maison de l’habitat sont accélérés. D’ici la fin de l’année, tous les appels d’offres devront être passés», conclut Joel Duquenoy.