Iran: Jalili, un ultraconservateur inflexible face à l'Occident

L'ultraconservateur Saïd Jalili, qui s'est qualifié pour le second tour de la présidentielle en Iran, est un farouche opposant à tout rapprochement de la République...

Le candidat iranien à la présidentielle et ultraconservateur Saeed Jalili à Téhéran le 25 juin 2024 © MORTEZA FAKHRINEJAD
Le candidat iranien à la présidentielle et ultraconservateur Saeed Jalili à Téhéran le 25 juin 2024 © MORTEZA FAKHRINEJAD

L'ultraconservateur Saïd Jalili, qui s'est qualifié pour le second tour de la présidentielle en Iran, est un farouche opposant à tout rapprochement de la République islamique avec les pays occidentaux.

Le diplomate de carrière âgé de 58 ans va tenter de rassembler le camp conservateur pour battre le réformateur Massoud Pezeshkian, le candidat surprise de l'élection, lors du second tour le 5 juillet.

Il a obtenu 9,47 millions de suffrages, soit 38%, contre 42% pour son adversaire, au premier tour qui s'est tenu vendredi.

Cet homme relativement effacé, portant une barbe blanche bien taillée, essaiera de convaincre qu'il est le mieux à même de diriger le gouvernement en suivant les lignes fixées par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui est le véritable numéro un de la République islamique.

Né le 6 septembre 1965 à Machhad (nord-est) dans une famille pieuse de classe moyenne, Saïd Jalili est surtout connu pour avoir dirigé de 2007 à 2013 les négociations sur le nucléaire iranien.

Il avait alors affiché une image de négociateur inflexible face aux Occidentaux, qui craignent que l'Iran ne se dote de l'arme atomique. 

Dans ses meetings électoraux, ses partisans crient le slogan "Ni compromis, ni capitulation" face aux Etats-Unis et aux pays européens.

En 2015, Saïd Jalili avait vivement dénoncé l'accord sur le nucléaire iranien conclu sous la présidence du président modéré Hassan Rohani (2013-2021).

Proche du guide

Pour lui, cet accord a "violé les lignes rouges" de Téhéran en acceptant des "inspections inhabituelles" des sites nucléaires iraniens.

Les négociations sur le nucléaire sont actuellement dans l'impasse après le retrait unilatéral des Etats-Unis décidé par le président Donald Trump en 2018.

Tout au long de sa carrière, M. Jalili a pu accéder à des postes clés au sein de la République islamique en ayant la confiance du guide suprême.

Au début des années 2000, ce diplômé en sciences politiques, dont la thèse portait sur "les affaires étrangères dans la vie du Prophète", intègre le cabinet du guide suprême, au sein duquel il est chargé de fournir des rapports dans le domaine stratégique.

Lorsque le populiste Mahmoud Ahmadinejad arrive au pouvoir en 2005, M. Jalili est nommé vice-ministre des Affaires étrangères pour l'Europe et l'Amérique du Sud.

Il est actuellement l'un des deux représentants de l'ayatollah Khamenei au Conseil suprême de sécurité nationale, la plus haute instance sécuritaire du pays.

Sur le plan électoral, il s'est présenté à la présidentielle de 2013, dont il termine troisième en obtenant 11% des voix. En 2017, puis en 2021, il se retire de la course en soutenant Ebrahim Raïssi.

Saïd Jalili a été amputé d'un pied après avoir été blessé durant la guerre Iran-Irak (1980-1988), étant parti au front au milieu de ses études universitaires.

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