Emploi local

Insertion : favoriser les rencontres pour mieux faire coïncider offre et demande

À l’heure où les clauses d’insertion, chantiers réservés, allotissements deviennent incontournables dans les appels d’offres, acteurs publics, économiques et représentants des structures d’insertion souhaitent créer des passerelles pour mieux se comprendre et favoriser le retour à l’emploi.

Dans la Somme, l’IAE accompagne 3 400 personnes par an. (@CapInterim)
Dans la Somme, l’IAE accompagne 3 400 personnes par an. (@CapInterim)

« Lorsque j’ai rencontré les acteurs de l’insertion, je me suis rendu compte que nous avions des problématiques communes et que nous étions complémentaires ; alors que comme beaucoup de chefs d’entreprise, j’avais pu avoir le sentiment d’avoir été en concurrence avec ces structures lors d’appels d’offres », explique Fany Ruin, présidente de la CCI Amiens-Picardie. 

Un travail de pédagogie prôné par le Club IAE (Insertion par l'activité économique) samarien qui rassemble neuf structures de l’insertion et accompagnent 1 550 salariés en parcours emploi.

Œuvre de pédagogie

« Nous avons encore besoin de casser certaines idées reçues. Les salariés de l’IAE sont formés, accompagnés, ils ont de réelles compétences et ils sont une richesse pour l’économie locale et le développement du territoire », souligne Gaëlle El Ghezal, chargée de mission développement économique et animation du Club IAE samarien. « On sent qu’il y a une méconnaissance de l’insertion, mais les choses bougent et vont dans le bon sens. Les liens se mettent en place, petit à petit ».

Si le sujet semble s’imposer au niveau national, notamment avec le "Service public de l’insertion et de l’emploi", il pourrait aussi être au cœur du prochain CCI Business Event organisé par la CCI Amiens-Picardie. « L’idée serait de faire le lien avec les donneurs d’ordres », confirme Fany Ruin. « Nous proposons aussi des formations sur les appels d’offres pour encourager les entreprises à se positionner. On peut y aborder les clauses d’insertion, encourager les réponses communes. Tout passera par une meilleure connaissance entre les acteurs ».

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Le Club IAE samarien compte aujourd’hui neuf membres. (@chiffons d’essuyages)

Du côté de l’IAE, on met en avant l’expertise du réseau et un accompagnement efficace qui a permis en 2019, par exemple, 61 % de sorties en emploi ou en formation. « Nous travaillons également sur les grands projets comme le Canal Seine Nord ou Paris 2024. Il y a là une vraie carte à jouer pour les acteurs publics, privés et pour l’insertion », note Gaëlle El Ghezal. 

« Le recrutement est l’un des grands sujets des chefs d’entreprises. Or, les structures d’insertion ont pour mission d’accompagner et de former pendant deux ans des gens éloignés de l’emploi. Il y a de vraies passerelles à créer ! Il serait sans doute bon de mieux définir ensemble les besoins pour construire des parcours de formation qui aboutiraient ensuite à des embauches », souligne Fany Ruin. Passerelles vers l’emploi 80 - créé par Ozange.net, Synapse 3i, l’Appremis et Somme Emploi Service -offre justement un service d’appui à l’embauche.