Inondations: le Pas-de-Calais toujours en alerte, Macron sur place mardi

Le président Emmanuel Macron se rend mardi dans le Pas-de-Calais, touché depuis plusieurs jours par des crues dévastatrices et toujours en alerte lundi soir en raison d'un épisode pluvieux...

 © Anthony Brzeski
© Anthony Brzeski

Le président Emmanuel Macron se rend mardi dans le Pas-de-Calais, touché depuis plusieurs jours par des crues dévastatrices et toujours en alerte lundi soir en raison d'un épisode pluvieux qui pourrait encore aggraver la situation.

"Le chef de l'État exprimera son soutien et celui de la Nation toute entière aux habitants touchés par les épisodes de crues successifs ainsi qu'à l'ensemble des forces de secours mobilisées", a indiqué l'Elysée dans un communiqué.

Le chef de l'Etat, attendu à 11H30, sera accompagné du ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, et de la ministre déléguée aux PME, Olivia Grégoire.

Matignon a parallèlement annoncé la convocation d'une cellule interministérielle de crise "pour coordonner l'ensemble des services de l'Etat", qui devait se réunir lundi soir sous la houlette du directeur de cabinet d'Elisabeth Borne, la Première ministre étant en déplacement en Irlande.

Le Pas-de-Calais, qui a déjà subi la tempête Ciaran le 2 novembre, des crues record le 7 novembre et des précipitations intenses jeudi et vendredi, restera mardi en vigilance jaune pour vent, pluie-inondation et vagues-submersion.

Les sept cours d'eau du département surveillés par Vigicrues (Canche, Lys plaine, Hem, Aa, Liane, Lys amont, Lawe-Clarence) sont en vigilance orange, d'après le bulletin de 22H00. Des crues importantes à très importantes sont attendues sur ces cours d'eau, mais à des niveaux moindres que vendredi.

Nous avons peur

Les pluies, sur des sols déjà saturés, sont restées faibles lundi, mais devraient être "plus importantes" mardi, selon l'organisme de prévision.

Dans ce contexte, la préfecture a décidé de laisser fermés lundi et mardi crèches et établissements scolaires dans 279 communes du département, soit 388 établissements au total.

Météo-France prévoit pour la semaine une alternance de journées sans pluie suivies de précipitations: averses mercredi, accalmie jusqu'à vendredi puis reprise des intempéries jusqu'à lundi.

A Merville, zone rurale du Nord à la frontière du Pas-de-Calais, les ravins débordent, les champs et les rues du centre-ville sont inondés.

"L'eau monte depuis vendredi, ça ne descend pas. On attend, on peut rien faire. Il y a 60 cm d'eau au milieu de la route", se désole Alain Bacrot, retraité de 73 ans, qui a chaussé de grandes bottes pour sortir de chez lui.

"Tout est plein partout, c'est stressant. Nous avons peur de devoir partir", soupire sa femme Annie. Dans son jardin, les assises des balançoires chatouillent les eaux.

Des agents de la ville amènent aux habitants des sacs de sable à poser devant les portes pour empêcher l'eau de s'infiltrer et des parpaings pour surélever les meubles.

D'après le sénateur et vice-président du conseil régional, Franck Dhersin, plus de 10.000 sinistrés ont déjà été recensés. "Beaucoup d'artisans, de commerçants et de PME/PMI sont touchés", a-t-il souligné lundi.

Catastrophes

Les présidents du département et de la région, Jean-Claude Leroy et Xavier Bertrand, en ont appelé lundi, dans une lettre à Emmanuel Macron, à "la solidarité nationale" pour venir en aide aux sinistrés.

Le bilan depuis le début de l'épisode reste de quatre blessés légers. Une sexagénaire est par ailleurs décédée à Bailleul (Nord) au volant de sa voiture, retrouvée samedi dans un fossé inondé, sans que le parquet de Dunkerque ne puisse établir avec certitude un lien avec les intempéries.

Selon la préfecture, 550 foyers restent privés d'électricité et 7.200 subissent des restrictions d'usage de l'eau. 

Le trafic ferroviaire est interrompu sur deux tronçons (Boulogne-Etaples et Saint-Pol-Etaples) "jusqu'à nouvel ordre", a indiqué la SNCF sur le réseau X (ex-Twitter). Plus de 90 axes routiers sont coupés.

Des agriculteurs de la FNSEA ont bloqué lundi matin l'A16 à l'entrée de Calais pour demander à l'Etat des équipements permettant "d'éviter aux exploitations agricoles et aux habitants des polders (étendue artificielle de terre gagnée sur l'eau)" de connaître de telles "catastrophes".

Quelque 207 communes ont déposé un dossier pour être reconnues en catastrophe naturelle, une décision attendue mardi.

S'ils constituent des phénomènes naturels, les inondations, cyclones et sécheresses peuvent être amplifiés par le réchauffement climatique généré par les activités humaines.

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