Inde: des lutteurs réclament l'arrestation de l'ancien patron de leur fédération

Plusieurs lutteurs indiens, parmi lesquels d'anciens médaillés olympiques, ont manifesté lundi dans les rues de New Delhi pour réclamer l'arrestation de l'ancien président de leur fédération, accusé...

Plusieurs lutteurs indiens, parmi lesquels d'anciens médaillés olympiques, ont manifesté lundi dans les rues de New Delhi pour réclamer l'arrestation de l'ancien président de leur fédération, accusé de harcèlement sexuel et pratiques d'intimidation.

Brij Bhushan Sharan Singh, également parlementaire du parti Bharatiya Janata (BJP), le parti nationaliste hindou au pouvoir, fait l'objet d'une enquête commandée par le Comité olympique indien.

Mais les lutteurs qui ont manifesté dès le mois de janvier pour obtenir la création de cette commission d'enquête estiment que les choses n'avancent pas assez vite.

Singh "est un parlementaire puissant du parti au pouvoir", a déclaré lundi Sakshi Malik, médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Rio en 2016. "Les athlètes craignent pour leur vie mais ont cependant fait preuve de courage. Et pourtant aucune action n'a été entreprise, c'est tout à fait démoralisant", a-t-elle ajouté devant les journalistes.

"Nous en appelons désormais à tous les sportifs, à tous les partis politiques et à tous les anciens de la lutte pour qu'ils se joignent à nous", a-t-elle poursuivi.

Plusieurs athlètes, dont un mineur, ont déposé vendredi une plainte pour agression sexuelle contre Singh. La police n'a pour l'heure pas ouvert formellement d'enquête pour l'ancien président de la Fédération indienne de lutte (WFI), qui s'est mis en retrait en janvier après la création de la commission d'enquête.

"Si les choses continuent ainsi, cela ira à l'évidence à l'encontre de la volonté des sportifs", a commenté de son côte le lutteur Bajrang Punia, médaillé de bronze aux Jeux de Tokyo en 2021. 

Sakshi Malik et Bajrang Punia ont précisé que le mouvement de contestation se poursuivrait jusqu'à l'arrestation de Singh.

L'ancien patron de la lutte indienne a rejeté les accusations, se disant victime d'un complot politique visant à l'évincer du Parlement.

D'après la chaîne de télévision NDTV, le gouvernement fédéral serait sur le point de dissoudre la Fédération et de transférer ses prérogatives à une instance temporaire le temps d'organiser de nouvelles élections, auxquelles Singh ne pourrait prendre part.

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