Incendie à Paris: le feu pas totalement éteint mais sans émanations toxiques
L'incendie spectaculaire qui a ravagé lundi soir un centre de tri des déchets dans le nord-ouest de Paris n'était pas totalement éteint mardi, mais son intensité est réduite et n'a entraîné, selon...

L'incendie spectaculaire qui a ravagé lundi soir un centre de tri des déchets dans le nord-ouest de Paris n'était pas totalement éteint mardi, mais son intensité est réduite et n'a entraîné, selon les pouvoirs publics, aucune toxicité de l'air.
Le Syctom, qui assure le service public de traitement des déchets et dont des locaux ont été ravagés par les flammes, a ainsi assuré mardi à la mi-journée que les premières mesures de particules fines étaient "systématiquement inférieures aux seuils réglementaires".
Il n'y a donc "aucune toxicité de l’air" d'après ces mesures, réalisées par le laboratoire de la préfecture de police et dévoilées dans un communiqué par le Syctom, qui gère les déchets ménagers de 82 communes de la région parisienne.
Le préfet de police Laurent Nuñez et le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau avaient déjà assuré lundi soir et mardi qu'il n'y avait a priori pas d'émanations toxiques.
Papiers et cartons
Le sinistre, qui s'est déclenché lundi vers 20H00, a "entièrement détruit le bâtiment de process ainsi que la halle supérieure de stockage des balles" de déchets, mais "le bâtiment administratif est resté quasiment intact, tout comme les structures voisines", précise le Syctom dans son communiqué.
Le site -un bâtiment de 13.000 m² de surface au sol sur quatre niveaux- était en fonctionnement au moment des faits et le feu a pris "dans une zone de stockage intermédiaire de papiers et cartons", est-il indiqué.
Selon la police, environ 25 employés ont été évacués lundi soir.
Un employé qui a tenté d'éteindre l'incendie a été intoxiqué par les fumées et transporté en urgence relative à l'hôpital Bichat.
L’origine du sinistre, qui a provoqué un impressionnant panache de fumée lundi soir dans le ciel dégagé de la capitale, reste à déterminer.
Une enquête pour destruction involontaire par incendie exposant autrui à un dommage corporel a été confiée au commissariat du 17e arrondissement, a indiqué le parquet de Paris.
"Quand j'ai appris pour l'incendie, j’ai pleuré. Il y a beaucoup de monde qui travaille ici, on y gagne notre pain", a expliqué mardi matin sous couvert d'anonymat un employé du centre de tri de 63 ans. Ses collègues qui travaillaient lundi soir "sont très choqués", a-t-il témoigné.
Soixante engins de sapeurs-pompiers et environ 200 soldats du feu ont été engagés et aucun blessé n'est à déclarer parmi les effectifs de secours, déployés vers 19h55 lundi soir au 39 boulevard de Douaumont.
Robots sur chenilles
Le boulevard périphérique a été fermé lundi soir dans les deux sens entre les portes de Champerret et de Clichy avant d'être rouvert à la circulation dans le sens intérieur à 22H40.
Par mesure de sécurité, aucun déferrement n'a eu lieu au palais de justice des Batignolles tout proche hier soir, au cas où il aurait fallu évacuer le bâtiment, a-t-on appris de source judiciaire.
Un important dispositif hydraulique a été établi afin de pouvoir combattre l’incendie, selon la police.
Le feu a été maîtrisé vers 04H30 au moyen de six lances grande puissance, mais des sapeurs-pompiers sont restés sur place alors que le périmètre de sécurité était maintenu, toujours selon une source policière.
Les pompiers ont aussi utilisé des "robots sur chenilles" pilotés à distance "qui peuvent s’approcher au plus près" des flammes, sur lesquels sont montées des lances à eau qui peuvent envoyer "une très grande quantité d’eau", nécessaire "pour ce genre de feu", ont précisé les pompiers.
Mardi matin, deux robots étaient encore utilisés sur le sinistre.
Au lendemain du sinistre, mardi matin, de la fumée noire s’échappait encore du bâtiment incendié et une odeur âcre prenait à la gorge et piquait les yeux, a constaté une journaliste de l'AFP. Seule la structure du bâtiment est encore visible.
Le centre, construit en 2019 et exploité par Suez, accueillait le contenu des bacs jaunes de "quatre arrondissements parisiens et de neufs communes limitrophes", préparant au recyclage les déchets "de plus de 900.000 habitants", détaille Syctom.
Un "plan alternatif de traitement des flux" pour pallier l'arrêt du centre est en cours d'élaboration, assure le Syctom.
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