Immigration: Ruffin (LFI) veut une politique de reconduite plus ciblée et plus effective

Le député LFI François Ruffin a critiqué lundi le choix du gouvernement de "généraliser" les OQTF (obligations de quitter le territoire français), défendant au contraire un meilleur ciblage...

Le député LFI François Ruffin au Havre, le 24 août 2023 © LOU BENOIST
Le député LFI François Ruffin au Havre, le 24 août 2023 © LOU BENOIST

Le député LFI François Ruffin a critiqué lundi le choix du gouvernement de "généraliser" les OQTF (obligations de quitter le territoire français), défendant au contraire un meilleur ciblage pour les rendre "beaucoup plus effectives".

"En faisant des centaines de milliers d'OQTF qui ne sont pas pour la plupart appliquées, vous renoncez à cibler sur les personnes qui troublent le plus l'ordre public", a estimé le député de La France insoumise sur France inter.

En général peu disert sur le sujet de l'immigration, il a ainsi plaidé pour "une politique d'OQTF qui soit beaucoup plus ciblée et beaucoup plus effective".

Sinon, a-t-il observé, "on a des gens qu'on laisse dans des hôtels pourris, à qui on accorde des subsides pour survivre et qui potentiellement pourraient être pour notre pays, une force de création de richesse". Il a à ce titre critiqué le "labyrinthe administratif" auquel sont confrontés les demandeurs d'asile.

Refusant toute la terminologie de l'extrême-droite sur le risque d'"invasion" ou de "submersion" de migrants alors qu'un afflux d'arrivées la semaine dernière sur la petite île italienne de Lampedusa, a surpris l'Europe, François Ruffin a rappelé qu'"en proportion, si la France prenait sa part, ça ferait autour d'un millier de personnes". 

Autant de réfugiés qu'il faudra accueillir, "de manière organisée, de manière encadrée", en prévoyant pour eux "une formation à la langue et ensuite une formation à un métier pour que ces personnes puissent travailler", a-t-il soutenu.

"Nous avons un pays à transformer pour affronter le choc climatique, ça suppose beaucoup de travail", a expliqué le député, évoquant l'agriculture, les transports ou le logement. 

Sans exclure de voter début 2024 à l'Assemblée la mesure gouvernementale sur la régularisation des sans-papiers dans les métiers en tension, comprise dans le projet de loi immigration plus large, il a cependant refusé le principe de "l'immigration choisie". Telle qu'elle est pratiquée "aujourd'hui dans un certain nombre de secteurs", elle entretient bas salaires et mauvaises conditions sociales, a-t-il estimé. 

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