Insertion professionnelle
Hortibat allie insertion et environnement à Beauvais
Permettre à des personnes très éloignées de l’emploi de se réadapter au monde du travail, tout en produisant des légumes biologiques vendus à des particuliers, c’est le concept mis en œuvre à Beauvais par l’association Hortibat.
« Notre vocation est triple : la formation, l’insertion et l’animation », détaille Franck Bury, directeur de l’association Hortibat, basée dans le Cambrésis. La formation, puisqu’elle prépare au titre professionnel d’ouvrier horticole ; l’insertion, parce qu’elle fournit à des personnes éloignées de l’emploi des contrats à durée déterminée d’insertion, pour une période maximale de deux ans ; et les animations, pour intégrer le projet dans l’écosystème environnant.
À Beauvais, c’est la conjonction de plusieurs volontés qui a permis l’installation du premier chantier d’insertion Hortibat de l’Oise. « Nous avons bénéficié d’une vraie dynamique territoriale », insiste le directeur. La Communauté d’agglomération du Beauvaisis a mis gracieusement à disposition un terrain de deux hectares au Parc d’activités économiques du Haut-Villé tandis que les services techniques et espaces verts de la Ville se sont mobilisés pour l’aménager. Et la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (DIRECCTE) de l’Oise a financé l’achat du matériel de jardinage à hauteur de 85 000 euros dans le cadre de son fonds de développement de l’inclusion.
Un lieu d’insertion, mais aussi d’animations
Depuis fin mars, 16 personnes en réinsertion s’activent sur le terrain à raison de 20 heures par semaine. Au total, 15 hommes et une femme, âgés de 29 à 50 ans, ont été conseillés à l’association par les services de réinsertion des alentours, Pôle Emploi, Maison de l’Emploi et de la Formation du Grand Beauvaisis, missions locales… Ils sont encadrés par trois collaborateurs permanents, eux aussi recrutés dans le bassin d’emploi de Beauvais : Malika Djabari est responsable du site, Jean-Luc Thiplouse encadre techniquement l’équipe, accompagnée sur le plan socio-professionnel par Traoré Ramata. Un quatrième poste de formateur encadrant est en cours de recrutement. « Nous avons démarré la culture biologique de quelques légumes, en appliquant les principes de la permaculture, économe en eau et préservant les sols », explique Jean-Luc Thiplouse, qui attend sous peu la construction de deux serres d’une surface totale de 120 m² puis la mise en place d’une pépinière pour produire les plans sur place.
Un partenariat a été conclu avec le lycée horticole de Beauvais et des visites du site ont été proposées aux entreprises installées dans le parc d’activités. « Nous avons reçu un accueil très favorable, certaines personnes ont déjà acheté nos premières productions », souligne Malika Djabari. L’objectif pour l’année prochaine est de développer les ventes de légumes en fournissant des paniers réguliers, et de faire vivre le site avec une aire de pique-nique et des manifestations, concerts, expositions. « Sans perdre de vue notre vocation première qui reste l’insertion professionnelle », précise Franck Bury.