Hobbynote : les réseaux sociaux au service du développement du e-commerce

21 millions de personnes utilisent Facebook en France. Un formidable potentiel que les entreprises pratiquant le e-commerce peuvent capter, sous réserve d’une certaine déontologie et technologie. Hobbynote, certifiée Preferred Marketing Developer par Facebook, se consacre au développement d’applications de ce vaste réseau social. Elle conseille les petites entreprises comme les plus grandes. Une expertise rare qui exige un dépassement quotidien.

Pierre Berghof (à gauche) et Nicolas Blondel (à droite) : “Nous sommes heureux d’avoir créé notre société. Nous ne sommes jamais fatigués car nous vivons de notre passion.”
Pierre Berghof (à gauche) et Nicolas Blondel (à droite) : “Nous sommes heureux d’avoir créé notre société. Nous ne sommes jamais fatigués car nous vivons de notre passion.”

 

Pierre Berghof (à gauche) et Nicolas Blondel (à droite) : “Nous sommes heureux d’avoir créé notre société. Nous ne sommes jamais fatigués car nous vivons de notre passion.”

Pierre Berghof (à gauche) et Nicolas Blondel (à droite) : “Nous sommes heureux d’avoir créé notre société. Nous ne sommes jamais fatigués car nous vivons de notre passion.”

Pier re Berghof , 27 ans, n’en revient toujours pas de cette expérience qu’il a tentée avec succès avec Nicolas Blondel en 2010, et qui a eu pour conséquence de révolutionner leur destin professionnel. Ils ont eu l’idée un peu décalée, “et juste pour nous amuser”, de lancer sur Facebook le projet d’une affiche à l’occasion de la sortie du film The Social Network. Le principe : chaque internaute envoyait sa photo qui entrait, en infime partie, dans la composition de l’affiche du film. C’est ce que l’on appelle “Social Network Mosaic”. Et 100 000 visites ont été générées en 48 heures : un record inattendu. “Nicolas et moi avions parié sur 25 000 connections en deux mois, c’était quatre fois plus en deux jours.” Si l’affiche n’a pas été retenue par les producteurs – ce n’était qu’un gag –, le record d’affluence a retenu l’attention du Monde ainsi que de Sony et Universal Studios. Facebook a été alerté. Contacté par le réseau social, séduit par l’originalité de la démarche, Pierre Berghof et Nicolas Blondel qui travaillaient tous deux chez Monabanq ont rapidement donné leur démission pour créer leur propre entreprise, basée sur l’exploitation des réseaux sociaux au profit du développement du e-commerce, le tout dans le respect de strictes contraintes morales et techniques.

Facebook et ses applications en e-commerce. Aujourd’hui, l’équipe est formée de neuf personnes. Les locaux d’Eura- Technologies sont trop petits et tous attendent avec impatience un déménagement sur le même lieu, mais sur 90 m2. Les métiers se sont ajoutés les uns aux autres car le développement de l’entreprise s’avère exponentiel et nécessite de nouvelles prouesses. Que propose Hobbynote ? Des applications Facebook au service du e-commerce. Les petites entreprises peuvent utiliser celles-ci sur les conseils et à partir de la technologie de Hobbynote. Parmi les clients de cette société innovante, on compte autant de petits e-commerçants que d’importantes sociétés. Les plus petites, comme Champ’market ou le Dressing de Maud, utilisent Facebook à partir d’un module figé où elles interviennent manuellement, en direct. En revanche, pour les clients de la grande distribution ou d’une certaine taille, l’exploitation est plus complexe car les campagnes de promotion ou de marketing font intervenir de multiples critères et attentes. Celles-ci utilisent Facebook pour permettre au client d’acheter de façon plus attrayante et plus accessible et également pour gommer le caractère souvent impersonnel des ventes en ligne. Ainsi Hobbynote a mis au point pour la Redoute un chat Facebook (du verbe anglais to chat : bavarder) qui permet aux clients d’entrer en communication avec leurs amis en temps réel, afin que ces derniers donnent leur avis sur l’achat préconisé, tout comme s’ils étaient à leurs côtés devant des cabines d’essayage. D’autres exemples illustrent l’impact de cette application : France Loisirs mène une opération de marketing en proposant à ses clients, toujours via Facebook, de déposer leur photo qui composera la couverture mosaïque d’une série mystère. Cette même société utilise cette opportunité pour proposer à ses clients des cartes de voeux originales et uniques… Castorama propose par ce biais des jeux-concours, Vert Baudet lance l’opération “Dessine-moi un cartable”, Adecco réussit à repérer des candidatures dans le cadre de recrutements… Les exemples sont nombreux et obligent Hobbynote à se remettre en question constamment. La récupération des données permet aux clients de rectifier un marché, de le rendre plus original et attirant, de l’humaniser et de le rendre plus performant.

L’habilitation Facebook PMD : un challenge quotidien. Alors qu’en 2010, l’entreprise se composait de deux personnes, ils sont presque dix aujourd’hui. Un département R et D a été instauré et reste essentiel dans la mesure où l’habilitation Facebook PMD, Preferred Marketing Developer, engage des remises en question constantes. Pierre Berghof souligne le caractère exceptionnel de cette mesure, jamais acquise. “Dans le monde, environ 230 entreprises bénéficient de cette habilitation. Nous sommes seulement une quinzaine en France, dont 13 à Paris. Chaque année, nos critères sont revus. Nous devons être excellents, imaginatifs, précurseurs et attentifs pour justifier cette reconnaissance et cette autorisation.” Hobbynote consacre 95% de son activité via Facebook et utilise les autres réseaux sociaux pour la part restante. Les deux gérants considèrent leur implantation dans la région Nord comme primordiale car “tous nos clients sont ici et nous travaillons beaucoup avec la VAD qui rajeunit ainsi et acquiert de nouvelles générations de clients”.

Les conseils d’un jeune dirigeant. Le jeune chef d’entreprise ne regrette pas de s’être lancé dans la création de sa société. Il est prêt à évoquer son expérience à toute personne en doute sur le bien-fondé de cette aventure. Ses conseils ? “Ne pas être parano. Il ne faut pas hésiter à parler d’une idée. Il faut bien savoir s’entourer et préparer un bon business plan avec des experts. Pour ma part, j’ai été conseillé par la Chambre de commerce et par mon expert-comptable et je suis content de me retrouver à Euratech’. Au départ, Nicolas et moi avons travaillé depuis notre domicile, puis nous avons loué un petit bureau sur la métropole lilloise. Nous nous sentions isolés. Ici, nous nous retrouvons dans un vivier de compétences proches des nôtres et pouvons échanger et nous enrichir de nos contacts. Bien sûr, nous connaissons le stress mais c’est tellement passionnant. Nous avions la possibilité de nous laisser porter en qualité de salariés mais l’ennui nous a fait peur et c’était le moment idéal. Après 30 ans, il faut faire face à des obligations financières et familiales. A 25 ans, pour nous, ce n’était pas le cas. Nous avons préféré nous lancer. Chaque personne qui rejoint l’équipe est importante. Pour ma part, je consacre de plus en plus de temps aux ressources humaines. Notre équipe est une sorte de grande famille. Chacun doit trouver sa place et se sentir bien. Et puis, nous ne sommes plus jamais fatigués car chaque jour est différent…” Partis d’un capital de 3 000 € chacun, les deux associés annoncent en septembre 2012 un chiffre d’affaires de 300 000 €. L’affaire est rentable et est bien gérée. Avant de clore l’entretien, Pierre Berghof et Nicolas Blondel évoquent le salon de la VAD les 27, 28 et 29 octobre auquel ils participent. Ils passeront au salon Créer et n’hésiteront pas à s’exprimer sur le challenge de la création. Ils annoncent également un prochain événement chez Kiabi… Un événement innovant dont la presse se fera certainement l’écho. Il devrait mettre en exergue, on s’en doute, des applications inédites et ludiques de Facebook.