Start-up implantée à Wambrechies

Hive Electric veut révolutionner la mobilité électrique

«Rendre le monde meilleur avant le profit», telle est la quête de Nesrine Darragi, fondatrice de Hive Electric. Cette start-up implantée à Wambrechies développe des batteries rechargeables fonctionnant à base de matériaux non critiques. 

Nesrine Darragi, fondatrice et dirigeante de Hive Electric.
Nesrine Darragi, fondatrice et dirigeante de Hive Electric.

Si Hive Electric a officiellement vu le jour en 2019, c’est un projet sur lequel la chercheuse et docteure de Centrale Lille travaille depuis juillet 2017. L’idée de départ de Nesrine Darragi, dont l’entreprise emploie 10 collaborateurs spécialisés en électronique et électrochimie, est de rompre avec l’exploitation de matériaux critiques à l’origine du lithium. Comment ? En utilisant non pas des métaux rares mais du graphène et de l’aluminium, à la fois pour des raisons évidentes de préservation de l’environnement mais aussi pour anticiper les pénuries à long terme.

Une recyclabilité supérieure à 90%

Face à cet enjeu, la start-up spécialisée dans le stockage d’énergie a travaillé sur l’élaboration de batteries rechargeables propres et durables. Après le développement d’un premier prototype «avec des petits moyens et dans des conditions difficiles», une levée de fonds a permis le lancement de la production de batteries HYPERC®, des batteries écoconçues qui ne contiennent pas de métaux rares et présentent une recyclabilité supérieure à 90%. Une première en Europe ! «Nous avons réduit le temps de recherche de 15 à deux ans… C’est un exploit dont nous sommes fiers», concède Nesrine Darragi. Des batteries qui, naturellement, s’adressent à l’industrie automobile, mais aussi aux secteurs de l’aviation, du ferroviaire ou du transport maritime.

Nommée parmi les dix meilleurs experts scientifiques en 2021 par la Fondation Solar Impulse, Nesrine Darragi souhaite désormais «démocratiser la technologie, la rendre accessible à tous les industriels» par la création de sa propre usine de production. «Nous vendons aujourd’hui des licences, l’objectif est désormais de travailler sur le transfert des compétences et de fournir des lignes de production à nos clients.» Toutefois, la croissance de l’entreprise nordiste se heurte à la concurrence asiatique et plus particulièrement aux acteurs chinois. «Nous sommes confrontés à une problématique de compétitivité : l’industrie continue d’acheter au moins cher, sans prendre en compte les services et l’empreinte carbone… Un problème commun aux start-up développant des technologies de rupture.»

Une levée de fonds de 37 M€

Nesrine Darragi poursuit : «Nous souhaitons rester en France, mais l’environnement n’est pas toujours favorable aux start-up deep tech (ndlr : jeunes pousses disruptives ou de rupture). Beaucoup de dispositifs existent, mais ils s’adressent davantage aux PME et ETI. Et cela demande du temps de gagner la confiance des industriels...» Pour pérenniser son activité et développer de nouvelles technologies, recruter de nouveaux collaborateurs et accélérer sa croissance à l’international, Hive Electric a donc lancé une levée de fonds de 37 M€. Et sa fondatrice de conclure : «Je cherche à rendre le monde meilleur avant le profit.»