Rencontre

Henri Leconte invité du club des acteurs économiques de l’Est de la Somme

C’est devant un public conquis que le club des acteurs économiques de l’Est de la Somme a accueilli Henri Leconte. L’ancien tennisman est revenu sur sa longue carrière.

Le président du club des acteurs de l'Est de la Somme Julien Burlat et Henri Leconte.
Le président du club des acteurs de l'Est de la Somme Julien Burlat et Henri Leconte.

Devant 350 personnes, chefs d’entreprises, élus, habitants, Henri Leconte a retracé son parcours. Julien Burlat, le président du club des acteurs économiques de l’Est de la Somme, l’a rencontré il y a trois ans et a toujours voulu le faire venir à Nesle, sa carrière étant comparable à certains égards à celle d’un chef d’entreprise.

Les participants ont écouté avec attention l’ancien sportif de haut niveau revenir sur sa carrière. Né le 4 juillet 1963 à Lillers dans le Pas-de-Calais, Henri Leconte a 6 ans lorsqu'il tient sa première raquette de tennis dans la main (gauche), il commence à prendre des cours au club de tennis de Joinville. Adolescent, il se passionne pour sa discipline de prédilection et arrête l'école en classe de troisième.

Joueur en cadet, il est classé en première série française et attire l’attention du monde du tennis en gagnant le titre junior aux Internationaux de France de tennis en 1980. Son jeu de gaucher offensif, avec un légendaire service-volée, est fondé sur une prise de risques quasi permanente et très spectaculaire. Il remporte son premier titre en double au tournoi de Bologne en novembre 1981 et son premier titre majeur en simple à Stockholm, en novembre 1982. En 1984, épaulé par le numéro 1 français de l'époque, Yannick Noah, il remporte le double aux Internationaux de France de tennis qui sera son seul titre du Grand Chelem.

Henri Leconte et Yannick Noah atteignent un an plus tard la finale de l'US Open. Henri devient en 1985 numéro 6 mondial en double, ce qui reste son meilleur classement dans cette discipline. La même année, en simple, il entre dans le Top10 grâce, à un quart de finale à Rolland-Garros. À l'aise sur toutes les surfaces, le tennisman atteint en 1986 les demi-finales dans deux tournois du Grand Chelem. Ces performances lui permettent cette année-là d'atteindre le 5e rang au classement ATP, son meilleur classement.

En 1988, il est no1 français et numéro 9 mondial. Mais sa défaite contre Max Wilander est le départ de sa traversée du désert. Il doit subir, en raison de violentes douleurs, des opérations du dos impliquant des arrêts, plus ou moins longs, dans sa carrière. Après la victoire de la France en coupe Davis, il participe aux Internationaux de France de tennis et a une nouvelle fois l'occasion de faire vibrer le public parisien en 1992, en atteignant pour la troisième fois de sa carrière la demi-finale des Internationaux de France de tennis. Il remporte en mars 1993 son dernier titre en double, avec Guy Forget et son dernier titre majeur en juin de la même année. En 1996, il décide d’arrêter définitivement sa carrière de joueur, après treize saisons et 41 victoires.

Une remise en question permanente

« Chaque jour, je me remettais en question, me posant la question de savoir si je devais changer d’entraîneur, il faut aussi beaucoup parler pour évacuer son stress, accepter les sifflets et ne pas les fuir et se connaître soi-même. Pour évoluer, il faut travailler, une défaite est violente, il faut être bien entouré, s’extérioriser. Un sportif et un chef d’entreprise, c’est la même chose, tous les deux doivent accepter et affronter les problèmes. Ce n’est pas la faute des autres, on doit avoir des émotions. Il faut avoir de la détermination pour communiquer avec son équipe, dont chaque membre a sa personnalité. Pour gagner une finale, c’est primordial de se préparer mentalement afin de gérer au mieux la situation et la pression énorme. On apprend beaucoup après une défaite, travailler avec le staff permet de surmonter ce moment difficile. » 

Henri Leconte a également confié avoir été marqué dans sa vie de joueur par cinq personnalités : « Bjorn Borg fut mon idole, Jean-Luc Lagardère était un fou de tennis, Patrick Dominguez, l’entraîneur qui m’a appris à jouer sur terre battue, Ian Tiriac, l’autre coach que j’avais à 16 ans, et Jacques Chirac, un être empreint de générosité, hors norme, bienveillant et sage. » Depuis son retrait de la compétition, Henri Leconte a été commentateur de matchs de tennis à la télévision, il dirige aujourd’hui la société d'événements HL Event, spécialisée dans le domaine des relations publiques sportives, et a ouvert une école de tennis au Maroc.