Hauts-de-France : la Compagnie régionale des commissaires aux comptes en assemblée générale

La Compagnie régionale des commissaires aux comptes des Hauts-de-France s'est réunie en assemblée générale à Saint-Valéry-sur-Somme fin octobre. À cette occasion, Luc Ferry est venu tenir une conférence très riche sur la Troisième révolution industrielle.

Yannick Olivier, président de la chambre nationale des commissaires aux comptes, et Florence Peybernes, présidente du Haut conseil du commissariat aux comptes et Grégory Mouy, président de la CRCC des Hauts-de-France.
Yannick Olivier, président de la chambre nationale des commissaires aux comptes, et Florence Peybernes, présidente du Haut conseil du commissariat aux comptes et Grégory Mouy, président de la CRCC des Hauts-de-France.

Depuis le 1er novembre 2020, les compagnies régionales des commissaires aux comptes d'Amiens et de Douai se sont regroupées pour devenir la CRCC des Hauts-de-France. Présidée par Grégory Mouy, cette nouvelle instance regroupe 935 membres, ce qui en est fait la quatrième de France. Une représentation territoriale est toutefois maintenue à Amiens.

Le commissaire aux comptes au centre des débats

«Je pense que nous avons réussi ce rapprochement sans trop de heurts grâce à la compréhension de chacune et de chacun d’entre nous mais aussi et surtout grâce à nos permanentes qui ont su, dès les premiers jours, prendre en charge l’ensemble des demandes et obligations de la région picarde. Nous avons tenu nos promesses de maintenir un lien fort avec l’ensemble du territoire preuve en est, la tenue de notre assemblée générale en ce lieu», a tenu à souligner Grégory Mouy, président de la CRCC des Hauts-de-France.

L'Assemblée générale s’est en effet déroulée dans l’entrepôt des sels de Saint-Valery-sur-Somme. La crise sanitaire s’y est tout naturellement invitée : «Nous savons ô combien les professionnels du chiffre ont été mobilisés durant cette période pour maintenir à flots les entreprises et les aider à bénéficier de tous les dispositifs mis en place par le gouvernement, poursuit-il. Nous avons réagi très rapidement pour prendre contact avec nos clients et réaliser un diagnostic de la santé financière des entités que nous auditions. Profitons de cette période pour remettre le commissaire aux comptes au centre des débats.»

Pour Grégory Mouy, la profession souffre d’un manque de reconnaissance : «Nous avons un travail à faire sur notre image, détaille t-il. Pas seulement pour notre environnement, pour nos clients mais aussi pour attirer les jeunes talents. Nous nous sommes efforcés de communiquer avec les jeunes mais cela reste insuffisant. Il nous incombe à toutes et tous de les accueillir dans nos cabinets, de les former à l’audit de demain.»

Pénalisation avec la loi Pacte

Le président souligne aussi l’importance des évolutions technologiques et de la maîtrise des outils, enjeux majeurs des prochaines années. Il évoque aussi les échanges réguliers avec les parquets et les tribunaux de commerces montrant «combien la loi Pacte a pénalisé grand nombres d’acteurs, notamment par la diminution significative des procédures d’alerte. La CRCC des Hauts-de-France a fait en sorte d’être conviée à tous les comités de sortie de crise et notre voix est entendue à chaque réunion. Evidemment, le sujet de la prévention est régulièrement abordé. Le gouvernement nous a associés au Plan de relance et un grand nombre d’attestations ont été mises en place pour rassurer, orienter les chefs d’entreprises, certifier et attester des états financiers.»

Lors de l’Assemblée générale, Yannick Olivier, président de la chambre nationale des commissaires aux comptes, et Florence Peybernes, présidente du H3C (Haut conseil du commissariat aux comptes) sont venus notamment évoquer les nouvelles missions (sociales et environnementales comme par exemple le bilan carbone ou la certification d’un produit vert) et rappeler l’attachement au co-commissariat aux comptes.

500 milliards d’objets seront connectés dans le monde

Luc Ferry est ensuite intervenu sur le sujet du bien-être au travail et de la Troisième révolution industrielle. Le professeur de philosophie, essayiste et ancien ministre s’est voulu positif envers l’avenir. Pour lui, la Troisième révolution industrielle est celle du «numérique, du digital et de l’intelligence artificielle». Comme chaque révolution, elle dure environ un siècle. Elle suscite des réactions d’opposition ou d’adhésion.

Le philosophe qualifie de fascinante cette Troisième révolution industrielle durant laquelle tout va beaucoup plus vite : «L’Intelligence artificielle ubérise les professionnels de la profession dans tous les domaines et de manière brutale. Nous sommes dans le monde de la technique, des algorithmes et cela va donner du pouvoir sur le monde. Avec Internet, pour la première fois, l’humanité est connectée avec elle en direct», souligne t-il. Avec la 5G, selon lui, 500 milliards d’objets seront connectés dans le monde avec la peur de cyberattaques et de piratages en permanence. L’économie est/sera collaborative et conflictuelle à la fois.

Isabelle BOIDANGHEIN