Hauts-de-France : l'apprentissage dans le supérieur, voie royale vers l'emploi
Face aux tensions de recrutement accentuées par la crise, de nombreuses entreprises, grands groupes comme TPE-PME, font le choix d'engager des jeunes en alternance. Dans les Hauts-de-France, on compte aujourd'hui 54 000 alternants contre 45 000 en 2020. Main dans la main, Formasup, l'Apec et le Medef se mobilisent pour promouvoir l'apprentissage dans l'enseignement supérieur.
Longtemps considéré comme un parcours réservé aux métiers manuels,
l'apprentissage est en train de devenir une voie royale vers l'emploi
pour les jeunes issus de l'enseignement supérieur. L'Apec (Association
pour l'emploi des cadres), qui accompagne plus de 50 000 jeunes
apprentis en France et 5 000 en Hauts-de-France, confirme cette
tendance. « L'alternance est un formidable levier et outil
d'inclusion. La tendance actuelle est positive, nous sommes dans une
phase de rebond avec un taux d'emploi des jeunes diplômés de niveau
bac+5 à 82% dans les 12 mois après leur diplôme, soit presque un niveau
d'avant-crise (85%) », détaille Valérie Fenaux, déléguée régionale
de l'Apec.
L'alternance devient en effet une voie d'accès importante à
l'emploi puisque neuf alternants sur dix trouvent un emploi dans les 12
mois contre moins de huit sur dix pour les jeunes issus d'un cursus
classique.
« La PME s'est emparée de l'apprentissage »
L'Apec mène une collaboration fructueuse avec Formasup pour accélérer l'apprentissage dans le supérieur. Ce centre de formation d'apprentis, qui fête ses 30 ans cette année, travaille avec une vingtaine d'établissements de formation, dont 17 grandes écoles privées et 6 universités en région. Il accompagne aujourd'hui 10 500 alternants, soit 30% de plus qu'en 2021. Sur les 6 500 entreprises représentées, 40% sont des PME, soit un tiers de plus qu'il y a trois ans.
« Tous les domaines sont aujourd'hui couverts par l'apprentissage. Depuis
trois ans, nous constatons une croissance très significative des
effectifs d'alternants. Le principal enjeu est de répondre aux besoins
des entreprises et de pouvoir offrir un parcours d'alternance à toutes
les filières », explique Frédéric Sauvage, directeur de Formasup,
accompagné d'Olivier Tommasini, président de Formasup Hauts-de-France.
L'organisme a comme objectif de doubler les formations en alternance,
pour passer de 200 à 400 formations en région.
EDF, une politique de recrutement tournée vers l'apprentissage
Fortement engagé dans une politique d'alternance, EDF emploie plus de
500 alternants sur les 10 000 salariés que le groupe compte en région. A
l'échelle nationale, 15 500 personnes intégreront le groupe en 2022,
dont 4 000 alternants. « Sur les CDI embauchés, 40% sont issus de l'alternance »,
indique Jean-Claude Quatennens, délégué emploi d'EDF en
Hauts-de-France. Malgré les bons chiffres de l'apprentissage en région à
l'image du géant EDF, certaines entreprises peinent encore à trouver
des profils.
« Ces dernières années, nous avons convaincu de nombreuses entreprises à choisir la voie de l'apprentissage. Néanmoins, un recrutement sur cinq est abandonné faute de candidats », tempère Patrice Pennel, président du Medef.
Les aides à l'apprentissage de l’État prolongées jusque fin 2022
Pour la signature d'un contrat d'apprentissage, les entreprises employeuses reçoivent une aide de l'Etat à hauteur de 8 000€ pour un apprenti de l'enseignement supérieur et 5 000 euros pour un apprenti mineur. Ces aides courent « au moins jusqu'à la fin de l'année 2022 », confirme le Medef. De quoi convaincre un peu plus les entreprise en quête de jeunes talents et de nouvelles compétences de prendre le virage de l'apprentissage.