Hausse de l'énergie : Aluminium Dunkerque reprend espoir
Face à la hausse du prix de l’électricité, Aluminium Dunkerque, première industrie électro-intensive d’Europe, a été contrainte d’arrêter une partie de sa production d’aluminium. La ministre chargée de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, s’est rendue sur le site le 21 janvier, dans le but de présenter les mesures prises par l’Etat.
«On a perdu plus d’une trentaine de millions d’euros sur la période du mois de décembre et le début du mois de janvier 2022», a souligné, le 21 janvier, le président d’Aluminium Dunkerque, Guillaume De Goys, qui accueillait Agnès Pannier-Runacher. En effet, les factures d’électricité de l’entreprise ont considérablement augmenté : une hausse de plus de 300 millions d’euros.
La raffinerie d’aluminium s’est ainsi vue contrainte d’arrêter 31 de ses 264 cuves. «Aluminium Dunkerque était à deux pas de la fermeture, mettant donc en danger ses 570 salariés», a ajouté la ministre chargée de l’Industrie, venue sur le site de Loon-Plage pour présenter les mesures prises par l’Etat : «C’est une crise inédite, la hausse du coût du gaz naturel accompagnée par l’augmentation des prix de l’électricité ; 150 sites risquaient une fermeture, soit 45 000 emplois.» Alors que le site est l’un des plus gros consommateurs industriels d’électricité d’Europe, les mesures évoquées par l’Etat devraient redonner espoir à Aluminium Dunkerque.
Un partenariat avec EDF
Dans le cadre de l’accès régulé à l'électricité nucléaire historique (Arenh), «nous avons travaillé avec les 165 000 salariés d’EDF pour permettre d’avoir un complément de 20 térawattheures qui puissent être livrés à un tarif régulé mais légèrement augmenté». Les entreprises vont ainsi recevoir une facture d’électricité beaucoup moins importante que celle à laquelle ils auraient dû faire face. Confortée par les calculs effectués par un régulateur, cette mesure permettra d’éviter une augmentation du prix de l’électricité de l’ordre de 45%. Un investissement conséquent pour EDF, qui sera accompagné par son principal actionnaire qui n’est autre que l’Etat.
En ce qui concerne Aluminium Dunkerque, cette mesure, qui sera établie le 1er avril, permettra au site de passer d’une couverture de 60% par l’Arenh, à 79%. «On devrait pouvoir redémarrer les cuves, pour l’instant à l’arrêt, au plus tard à partir du 1er avril", informe le président du site.
Objectif décarbonation
Malgré la situation, Aluminium Dunkerque, qui réalise entre 30 et 40 millions d’investissements, par an, ne renonce pas à ses projets. Elle est d’ailleurs lauréate du plan de relance en ce qui concerne le renouvellement de ses injecteurs d’aluminium. Cette évolution réduira la consommation d’énergie, que ce soit au travers de l’air comprimé ou des émissions de dioxyde de carbone.
L’entreprise s’est aussi lancée dans l’aventure France 2030, plus précisément dans un projet de décarbonation. «Nous sommes en train de lancer un partenariat avec EDF, puisqu’ils ont les compétences en matière de capture du carbone, dans le but d’abattre le dioxyde de carbone produit.» Un projet de longue haleine pour le site de Loon-Plage, mais aussi coûteux puisqu’il représente un investissement de plusieurs centaines de millions d’euros.