RH

Great Insights décrypte les grandes tendances RH

Face aux mutations profondes du monde du travail, les entreprises doivent s’adapter pour répondre aux attentes des salariés. L’enquête Great Insights 2025, menée pour le compte de Great Place To Work, acteur en matière d’expérience collaborateurs, met en lumière six transformations majeures impactant le métier des RH et le management en entreprise. Tour d’horizon des enseignements clés et des défis qui attendent les dirigeants et les responsables RH.


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Santé mentale, inclusion des seniors, place de la RSE dans les entreprises, appropriation de l'IA... L’enquête Great Insights 2025*. "Dans la tête des salariés français" révèle les préoccupations et les attentes des salariés. Premier enseignement, la santé mentale des salariés devient une préoccupation centrale. Seul un actif sur deux déclare que le travail a un impact positif sur sa santé mentale et ce chiffre chute à 38 % chez les seniors.

Si les jeunes générations sont plus optimistes -60 % des 25-34 ans estiment que leur travail contribue à leur bien-être–, en revanche, les femmes se disent plus affectées négativement que les hommes. Un quart d'entre elles considèrent leur activité professionnelle nuisible à leur santé mentale (six points de plus que les hommes) et deux tiers voient d’ailleurs le travail comme une source de stress (sept points de plus). Elles sont notamment six sur dix à craindre d’être licenciées. Si 56% des travailleurs estiment être en bonne santé mentale, 31% identifient le burn-out comme un risque majeur. Les RH se doivent donc de mettre en place des actions concrètes de prévention et d’accompagnement psychologique. Or, seuls 28% des salariés considèrent que leur entreprise agit efficacement sur ce sujet et deux tiers des actifs estiment au contraire manquer de soutien de la part de leur entreprise.

Équilibre entre flexibilité et collectif

L’enquête révèle une forte aspiration des collaborateurs à réinventer leur relation au travail. Leurs attentes oscillent entre besoin d’autonomie et attachement à la convivialité du collectif. Ainsi, si l’autonomie dans la réalisation des tâches (46 %), l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle (34%) et la convivialité (33 %) constituent des aspects prioritaires, la semaine de quatre jours apparaît comme la solution à privilégier pour le futur du travail ; près de huit répondants sur dix (73 %) souhaitant en bénéficier.

Le télétravail continue quant à lui de diviser avec 53% des salariés qui regrettent une limitation de son usage, tandis que 47% approuvent le retour partiel au bureau. Se pose alors le défi pour les services RH de réussir à proposer un modèle hybride, permettant à la fois la performance collective et l’adaptation aux besoins individuels. L’enjeu étant également de préserver la cohésion et la transmission informelle des savoirs, citée par 51% des salariés comme essentielle.

Autres pierres d'achoppement, le salaire et l'équité salariale. Seulement 43% des salariés considèrent être rémunérés à leur juste valeur - un chiffre qui tombe à 38 % pour les femmes -, et 39% jugent le partage des bénéfices équitable. L’écart de perception est particulièrement criant en matière d’équité salariale : 63% des femmes considèrent leur rémunération équitable (-12 points par rapport aux hommes). Les RH se doivent donc d’assurer une politique salariale et de redistribution perçue comme plus juste.

RSE et inclusion

Autre public en manque de reconnaissance, les seniors, qui se sentent également à la marge. Seuls 55% d'entre eux déclarent être traités équitablement quel que soit leur âge. Dans les faits, 66% n’ont pas bénéficié de formation en 2023 et moins d'un sur deux (43%) se dit satisfait de l'accompagnement managérial reçu pour progresser. En 2024, seulement un tiers des 45-54 ans et un quart des plus de 55 ans ont bénéficié d’un entretien ou d’un retour managérial visant à les aider à évoluer. Un déficit d’accompagnement qui accentue leur sentiment de déclassement. Le défi des RH consiste donc à mieux les intégrer dans les plans de formation et à favoriser leur montée en compétences, en valorisant notamment leur rôle dans la transmission des savoirs.

Sur la responsabilité sociétale des entreprises, si l’intérêt pour le sujet va croissant, un décalage subsiste entre la perception des DRH et celle des salariés. Ainsi, 70% des DRH se sentent concernés, contre seulement 56 % des salariés. Par ailleurs, près de la moitié des collaborateurs estiment que l’engagement RSE de leur entreprise est suffisant. Les RH doivent donc renforcer la communication et l’implication des salariés dans les démarches RSE pour donner du sens au travail et améliorer l’engagement.

Autre thématique abordée par l’étude, l’IA. Alors que celle-ci s’impose comme un levier majeur de transformation  - 43 % des salariés anticipent que l'IA jouera un rôle central dans leurs futures missions, notamment pour optimiser la gestion des services d’information (42%) et augmenter la productivité (41%), en allégeant les tâches répétitives -, seuls 21% des salariés estiment avoir un bon niveau de connaissance sur le sujet. Un niveau de maîtrise qui chute avec l’âge, même si la perception reste faible aussi chez les jeunes. Le défi RH sur le sujet ? Intégrer des programmes de formation dédiés à l’IA et accompagner les collaborateurs dans l’adoption de ces nouvelles technologies.

Au global, l’étude montre les fortes attentes des salariés sur la santé mentale, la flexibilité, la reconnaissance et la formation. Pour répondre à ces enjeux, les entreprises doivent s’engager dans un dialogue social renforcé et co-construire des solutions adaptées aux réalités de chaque organisation. Ce alors même que les RH, bien qu’essentielles, peinent à s’imposer comme figures clés, et sont désignées pour mener les transformations nécessaires par moins d’un quart (20%) des salariés. Ces derniers placent ainsi leur confiance principalement dans leur direction, et plus spécifiquement dans les managers de proximité.

*Enquête en ligne menée par l’institut Toluna pour le compte de Great Place To Work réalisée en décembre 2024, auprès d’un échantillon représentatif de 4 000 actifs français

*Enquête en ligne menée par l’institut Tol