Gouvernement: Macron convie les forces parlementaires, et Lucie Castets, le 23 août à l'Elysée

Une "série d'échanges" à l'Elysée avant, enfin, un nom pour Matignon ? Emmanuel Macron reçoit les chefs de partis et de groupes parlementaires, première grande initiative politique présidentielle depuis les législatives, le 23 août à l'Elysée, où la...

Le président Emmanuel Macron, le 15 août 2024 à Boulouris-sur-Mer, dans le Var © Christophe SIMON
Le président Emmanuel Macron, le 15 août 2024 à Boulouris-sur-Mer, dans le Var © Christophe SIMON

Une "série d'échanges" à l'Elysée avant, enfin, un nom pour Matignon ? Emmanuel Macron reçoit les chefs de partis et de groupes parlementaires, première grande initiative politique présidentielle depuis les législatives, le 23 août à l'Elysée, où la gauche se rendra avec sa candidate Lucie Castets.

Fin de la trève ? Après avoir salué acteurs et organisateurs des Jeux olympiques de Paris - "On n'a pas envie que la vie reprenne ses droits", a-t-il déclaré lundi - puis commémoré le débarquement de Provence, Emmanuel Macron a fixé le cadre de la rentrée politique. Dirigeants des groupes et des partis "représentés au Parlement" sont conviés au Palais pour une "série d'échanges", six semaines après les législatives, et alors même qu'une partie de la gauche (écologistes, Insoumis, communistes) tient ses universités d'été.

Confronté, après sa décision de dissolution, à une Assemblée sans aucune combinaison possible de majorité absolue, avec un camp présidentiel en recul, une gauche qui revendique Matignon et une extrême droite en progrès, Emmanuel Macron a d'abord invoqué une "trève olympique", renvoyant la nomination à la "mi-août", à l'issue de discussions entre les forces politiques.

"La nomination d’un Premier ministre interviendra dans le prolongement de ces consultations et de leurs conclusions", indique vendredi l'Elysée. 

Confirmant la stratégie mise en oeuvre depuis les législatives et qui s'est déjà traduite, au moyen d'un accord à droite avec Les Républicains (LR) de Laurent Wauquiez, par la mise en échec de la gauche pour la présidence de l'Assemblée et la reconduction de la macroniste Yaël Braun-Pivet.

"Les Français ont exprimé lors des élections législatives une volonté de changement et de large rassemblement. Dans un esprit de responsabilité, l’ensemble des dirigeants politiques doivent travailler à mettre en œuvre cette volonté", explique-t-on à l'Elysée.

Castets sera là

La gauche, loin de la majorité absolue, mais forte du plus grand nombre de sièges, prétend elle toujours former le gouvernement.

Dénonçant un "déni de démocratie" avec le refus présidentiel de s'y plier, elle tente tente malgré les JO et la période estivale, de maintenir la pression pour aboutir à la nomination de Lucie Castets, haute-fonctionnaire inconnue du grand public, désignée par le Nouveau Front populaire après de longues et âpres discussions.

"Les chefs de partis du NFP ont proposé à Lucie Castets de les accompagner lors de ces échanges avec le président de la République pour demander sa nomination à Matignon dès que possible. Elle sera donc présente à leurs côtés", a indiqué l'entourage de Mme Castets.

"Le président ne s'y oppose évidemment pas si c'est une demande collective et que les forces politiques du NFP jugent que c'est utile pour que l'échange soit constructif", répond-on dans l'entourage du chef de l'Etat.

Le 23 juillet, lors d'un entretien télévisé, Emmanuel Macron avait semblé écarter cette hypothèse, qui reviendrait à concéder une cohabitation après sept ans de présidence sans partage.

"La question n'est pas un nom. La question, c'est quelle majorité peut se dégager à l'Assemblée pour qu'un gouvernement de la France puisse passer des réformes, passer un budget et faire avancer le pays", avait-il estimé, jugeant "faux" de prétendre que le NFP avait une majorité "quelle qu'elle soit".

Procrastinateur

Souvent décrit comme un "procrastinateur", y compris par ses propres soutiens, Emmanuel Macron continue d'étendre le calendrier. Il a fini, le 16 juillet, par accepter la démission du gouvernement de Gabriel Attal, resté en place pour la gestion des affaires courantes.

Pour éviter le NFP, le camp présidentiel prône un accord avec la droite et une partie du centre-gauche qui, souhaite-t-il, se détacherait du Nouveau Front populaire et singulièrement de La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon.

Circulent ces dernières semaines, dans cette hypothèses, les noms, à droite, de Xavier Bertrand ou encore Jean-Louis Borloo et Michel Barnier, et, au centre-gauche, de Bernard Cazeneuve.

Si une alliance avec la droite de M. Wauquiez, qui a montré des signes d'ouverture tout en refusant la perspective d'une coalition, permet de devancer le NFP en nombre de sièges, la barre de la majorité absolue resterait très haute pour le président.

Avec une grande incertitude sur l'adoption du budget, que le gouvernement est censé présenter début octobre. Le rendez-vous le plus crucial de cette nouvelle législature qui, née d'une dissolution, devra durer au moins un an.

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