Germicopa rejoint Florimond Desprez

Florimond Desprez, géant pévélois de la recherche en semences, rachète Germicopa, leader mondial en plants de pommes de terre fermes. Diversification côté nordiste, renforcement de capacités et nouveaux réseaux pour le Breton, avec un objectif commun : innover et satisfaire une demande mondiale qui bouge…

François Desprez (debout) et son frère Bruno (en arrière-plan), codirigeants de Florimond Desprez, signent une belle opération avec la reprise de Germicopa.
François Desprez (debout) et son frère Bruno (en arrière-plan), codirigeants de Florimond Desprez, signent une belle opération avec la reprise de Germicopa.
François Desprez (debout) et son frère Bruno (en arrière-plan), codirigeants de Florimond Desprez, signent une belle opération avec la reprise de Germicopa.

François Desprez (debout) et son frère Bruno (en arrière-plan), codirigeants de Florimond Desprez, signent une belle opération avec la reprise de Germicopa.

A Quimper depuis 1947 mais surtout 1984, des coopératives de producteurs de pommes de terre et la société Clause ont uni leurs efforts pour créer Germicopa. D’abord pour exporter, puis peu à peu pour rechercher de nouvelles variétés. Ainsi a émergé le premier groupe français puis mondial dans la semence de pommes de terre à chair ferme. Il détient 90% du marché national avec un CA de 38 M€, il produit 80 000 tonnes de plants par an grâce à 170 producteurs qui travaillent sur 2 500 ha (surtout autour de Châteauneuf-du-Faou), 50 variétés sont inscrites. L’export se fait dans 60 pays ; de 80 à 120 000 tonnes sont vendues, la moitié en Europe, le reste surtout en Afrique et au Moyen-Orient.

Au siège de Quimper où œuvrent  65 personnes, Eric Bargy, le PDG du groupe breton, explique que devenir filiale de Florimond Desprez va permettre de disposer de moyens de recherche, et donc de croissance, infiniment plus grands qu’avant cette reprise. Et d’accéder aussi à tous les réseaux du géant pévélois. Il faut les reins solides dans un monde où les goûts du public évoluent très vite en alimentation. Songeons qu’une nouvelle variété, objet de la recherche de tout semencier, c’est dix ans de travail et dix ans de développement, de marketing, de communication, et que pour produire une ou deux variétés à inscrire (certifiée et autorisée à être placée sur le marché mondial), il faut 35 000 graines. Le groupe a déjà lancé plus de 50 variétés. Son investissement annuel − 1 M€ en recherche et 1,3 en marketing− doit désormais progresser, épaulé par Florimond Desprez.

Ce dernier devient ainsi leader national en plants de pommes de terre fermes parmi bien d’autres records. Les chiffres références de cette entreprise familiale, créée en 1830 dans le village de Cappelle-en-Pévèle d’où elle n’est jamais partie,  laissent rêveur : un CA de  260 M€, 930 salariés, 65% à l’export, leader mondial en plants de betteraves (fourragères et sucrières) sous sa marque et celle de SES VanderHave. Il est aussi coleader en céréales à paille, blé tendre et dur, orge, chicorée, pois protéagineux, lupin et luzerne. 

Pour le groupe pévélois, il s’agit de poursuivre une politique de partenariats dans les céréales à paille surtout, amorcée avec la Hongrie, le Maroc, la Russie et l’Argentine, où de nouveaux programmes de recherche sont lancés depuis des années. Mais cette dimension mondiale repose aussi, surtout même, sur les grands programmes collaboratifs associant recherche publique et privée via Breedwheat, Ifmas, Genius et plus récemment le programme franco-européen Aker, de dimension mondiale car visant l’universalité des process de recherche et l’échange de données, en s’appuyant sur Internet et sa Toile mondiale.

Germicopa permet donc à Florimond Desprez d’ajouter une corde à son arc et pas avec n’importe quelle production : l’emblématique pomme de terre…