Gérer des équipes pluridisciplinaires, une vraie compétence

Ludovic Bessière, national business director, Hays finance et comptabilité, France et Luxembourg.
Ludovic Bessière, national business director, Hays finance et comptabilité, France et Luxembourg.

 

Ludovic Bessière, national business director, Hays finance et comptabilité, France et Luxembourg.

Ludovic Bessière, national business director, Hays finance et comptabilité, France et Luxembourg.

Directeur national des métiers finances et comptabilité du groupe Hays, cabinet mondial de recrutement présent en France sur 16 bureaux, Ludovic Bessière a pour métier de fédérer les équipes Hays – 70 personnes en France – et de leur apporter une expertise et une actualité quotidienne sur les métiers finances et comptabilité. Dans ce cadre, il anime des partenariats avec des organisations professionnelles et des institutions comme la DFCG dont le groupe est partenaire. Pour la troisième fois, il participe à l’animation de l’atelier proche du métier de base du groupe, le management et la fédération des équipes. Dans le prolongement de l’atelier 2011 qui s’était intéressé au thème de la transformation des métiers et des compétences des directeurs financiers, le thème 2012 revient sur cette transformation source de nouvelles compétences à travers les compétences managériales, “nouveaux leviers pour fédérer les équipes”, avec la contribution d’intervenants qui, au quotidien, sont impliqués dans le management.
Cet atelier sera pour Ludovic Bessière une des premières occasions d’évoquer les premières réponses à l’étude RH lancée par Hays France auprès d’environ 16 000 personnes, directeurs généraux, directeurs financiers et membres d’équipes financières, sur son volet management. “Le but de cette étude, explique-t-il, c’est de pouvoir croiser ces réponses pour en dégager des thématiques de réflexions qui pourront alimenter le débat et, pourquoi pas, susciter de nouvelles idées.

Que retenir de l’évolution des compétences des DAF ? Leurs compétences ont fortement évolué et notamment le management qui est devenu quelque chose d’important au niveau des équipes, de leur fidélisation, de la gestion de leurs compétences, en interne dans un premier cercle au sein de l’entreprise qui est celui des opérationnels, ce qui est une aide précieuse dans son pilotage, mais aussi en externe, le directeur financier étant de plus en plus un élément important dans la relation avec les investisseurs, les banques, les avocats.
D’autres compétences ont émergé dans le périmètre des directeurs financiers comme l’informatique. Il en ressort que le mot “administratif ” reprend tout son sens. La dimension business opérationnel est de plus en plus présente dans la fonction finances. De plus en plus de directeurs financiers vont en réunion clientèle avec des commerciaux et y développent un argumentaire financier rassurant pour les intervenants qui aide les commerciaux à emporter la commande. La connotation péjorative “les gens de la compta” disparaît. Les directions générales ont pris conscience que le directeur financier est créateur de valeur et participe au changement de mentalité, à la conduite du changement. Cette nouvelle compétence est une nécessité pour le directeur financier qui doit absolument composer avec des personnes et des métiers différents, s’entourer d’experts différents, experts de la comptabilité, du juridique, des assurances, des services informatiques. C’est un vrai rôle et une vraie compétence de pouvoir gérer des équipes pluridisciplinaires.

Ce profil idéal existe-t-il ? Il se développe. Dans le recrutement, il est toujours délicat de dire : voilà le profil type, je veux le recruter… Notre métier, c’est aussi de trouver des compétences, de les faire évoluer. Il est des secteurs d’activité dont les problématiques sont proches. C’est au DG, au DRH, au recruteur de trouver ces similitudes, d’anticiper et de les faire évoluer. L’atelier montrera que le directeur financier apporte une valeur ajoutée dans l’entreprise et que le pilotage d’une direction financière se fait avec des équipes, de nouveaux profils et des compétences à intégrer. Le DAF doit comprendre les enjeux de l’entreprise, fidéliser ses équipes, les engager à produire un maximum pour transformer l’ensemble en valeur ajoutée. Cet atelier sera l’occasion de parler des facteurs d’attractivité d’un poste, du développement des compétences, des critères de performance, des leviers de motivation…

Cette évolution est-elle bien acceptée ? Les générations changent, évoluent. Ce qui est intéressant, c’est de voir la capacité de changement et la conduite du changement plutôt que le changement de mentalité. Le directeur financier peut se retrouver à faire accepter un logiciel d’ERP à quelqu’un proche de la retraite, ce qui peut être aussi difficile que de comprendre une génération Y dans son engagement et dans son investissement.”