Gérard Longuet se met à table
Gérard Longuet, ancien ministre et sénateur de la Meuse et soutien de la candidature de François Fillon à la présidentielle 2017, était l’invité du Club du Lundi le 12 décembre au restaurant de la Ferme Sainte Geneviève de Dommartemont. L’occasion pour le politique de défendre farouchement la Meuse qui lui est chère et de brosser quelques perspectives sur les différents sujets chauds du moment.
Avec un peu de retard, mais pas si grave, les participants au Club du Lundi ne sont pas restés sur leur faim, le 12 décembre dernier à la Ferme Sainte Geneviève de Dommartemont, à l’occasion de ce rendez-vous traditionnel de la sphère entrepreneuriale de l’agglomération nancéienne. Un peu logique quand l’invité du jour n’est autre que Gérard Longuet. Avec son style qui lui est propre, le sénateur de la Meuse a abordé les sujets du moment avec en première ligne l’échéance électorale de l’année prochaine mais également la région Grand Est, la métropolisation des territoires en passant par le projet de stockage des déchets nucléaires Cigéo à Bure. Petits morceaux choisis.
La présidentielle: «La question que l’on peut se poser aujourd’hui est de savoir comment la France se préparet-elle réellement à cette échéance ? À droite, les choses sont claires mais l’unité aujourd’hui existante va-t-elle perdurer ? À gauche, c’est une autre affaire car on le voit bien que les divisions sont présentes. Du côté de l’extrême-droite, est-elle réellement certaine d’être au second tour ?»
François Fillon : «Comme homme politique, il a le courage du diagnostic et il dit des vérités qui aujourd’hui se doivent d’être connues. Il est certain que si cela me rapporte par la suite un poste ministériel, je ne vais pas cracher dessus.»
Société civile et gouvernement : À la question sur la possibilité de voir arriver au gouvernement (dans l’hypothèse où François Fillon est élu président de la République, mais nous n’en sommes pas là, loin de là) plus de personnes issues de la société civile, la position de Gérard Longuet est claire.«Les qualités d’un chef d’entreprise ne sont pas forcément les mêmes que celles d’un politique. Je demeure dubitatif sur les gens de la société civile en politique.»
«L’Alsace : confiance et prudence»
Grand Est et métropolisation : «La question aujourd’hui dans le Grand Est est de savoir où est la métropole ? Entre Paris et Strasbourg il était nécessaire d’en avoir une. Pour nous Lorrains, il nous faut garder notre Métropole Lorraine avec comme axe central Nancy mais il nous
faut regarder l’Alsace avec confiance mais également avec prudence (…) Dans le schéma territorial actuel, il faut accepter qu’il y ait de la mobilité au sein d’un territoire avec une locomotive principale. Dans le Grand Est, le problème est qu’il existe plusieurs locomotives.»
Attractivité de la Meuse : «Il faut que les Meusiens aient confiance en eux ! L’ennemi du Meusien et souvent le Meusien lui-même. Quand il revendique sa place, c’est souvent d’une façon solitaire et pas forcément avec la force collective. La Meuse possède de nombreux atouts, notamment, en termes d’infrastructures avec l’A4, le TGV, mais il manque une ouverture vers le Nord (…) Si l’on arrive à vendre de la résidence, de l’hébergement et de l’animation de qualité il est possible d’accueillir, notamment, une clientèle parisienne en recherche de calme et de vert. Cela est possible mais cela peut prendre vingt ans !»
Filière nucléaire et projet Cigéo :«Le stockage géologique des déchets nucléaires à Bure aura bien lieu. Le projet Cigéo est une solution technique plus que sérieuse pour gérer la problématique des déchets nucléaires (…) Le nucléaire est une nécessité au niveau mondial et un atout pour notre pays. Il nous faut le porter au maximum et en faire un atout stratégique à l’extérieur.»
emmanuel.varrier