Gamaches : les Établissements Jocquin regardent vers l’avenir

Située dans la commune depuis 1860, l’entreprise de 24 personnes est spécialisée dans l’aménagement de véhicules neufs et d'occasion de 3,5 t et moins. Elle se modernise pour répondre toujours mieux aux besoins de ses clients.


 Thibaut Jonard et Audrey Jocquin devant la Bresle et l’entreprise.
Thibaut Jonard et Audrey Jocquin devant la Bresle et l’entreprise.

Dans l’un des ateliers, Audrey Jocquin, responsable de la communication et du marketing des Établissements Jocquin, et Thibaut Jonard, directeur général de la société depuis un an, sont fiers de montrer leur dernier investissement : une machine à commandes numériques qui découpe les matières tendres : bois, plastique et aluminium. Elle permet à la société de 24 personnes de gagner en production, en réactivité tout en restant compétitive sur les tarifs et en réduisant la pénibilité au travail.

Chaque dossier est étudié avec soin

Le plus gros des commandes de l’entreprise concerne la transformation et l’aménagement de véhicules utilitaires neufs et d’occasion égaux ou inférieurs à 3,5 t pour tous types de métiers. Cela va d’installations type ateliers avec étagères à l’aménagement électrique en passant par le flocage. Les 22 m³ arrivant sur châssis, tous les projets peuvent être menés : benne plateau, véhicule atelier, benne déposable, haillon élévateur, véhicule frigorifique, grue de chargement…

« Nous répondons à environ 400 demandes par an dont 50 % sont locales », assurent Audrey Jocquin et Thibaut Jonard. Ils sont épaulés par Laurent Jocquin, père d’Audrey, représentant la cinquième génération et toujours président de la société familiale. « 100 % sont fabriquées dans nos ateliers. Les clients viennent chez nous pour la qualité de notre travail et notre écoute. Chaque dossier est étudié avec soin selon leurs besoins. Chaque modèle est développé spécifiquement. Nous sommes très réactifs. Il faut compter 48 heures pour une réponse à un projet simple. Un véhicule d’occasion peut être équipé en cinq semaines. »


La nouvelle machine à commandes numériques.


Bénéficiant de qualifications leur offrant une réputation indiscutable, les Établissements Jocquin sont agréés par les grands constructeurs en Europe. Les véhicules étant de plus en plus lourds, la société recherche tous les moyens pour utiliser des matériaux à la fois légers, résistants et durables. Elle ose ainsi utiliser PVC, matières plastiques et, même, acier recyclés.

Etre une entreprise exemplaire

« Ca parait logique de protéger, à notre petite échelle, la planète, poursuivent-ils. Dans ce sens, nous travaillons avec des fournisseurs européens afin de réduire l’impact de transport, la pollution et avec des produits homologués entrant dans une démarche de responsabilité sociétale des entreprises. Toutes nos matières sont triées et recyclées localement. Nous maitrisons notre consommation électrique. Grâce à la semaine de quatre jours, du nouveau matériel et un contrat heures pleines / heures creuses, la consommation a été divisée par deux, mais on paie un tiers de plus… »

Environ 30 % de son activité est dédiée à la transformation de voitures neuves et d’occasion en véhicules commerciaux. Avec l'agrément appelé « deriv VP» : « Le marché français est de 13 000 véhicules par an, informent nos interlocuteurs. 2 600 passent par chez nous. Cette transformation en deux places n’a que des avantages pour les entreprises. Elles ne paient pas de taxe annuelle sur les émissions de dioxyde de carbone, ni la taxe annuelle sur les émissions de polluants atmosphériques et peuvent récupérer la TVA. Autre gros avantage, le coffre gagne en taille. »

Tout le savoir-faire de Jocquin.


Les Établissements Jocquin sont très impliqués dans la transmission des savoir faire. L’entreprise compte d’ailleurs trois alternants. D’autres devraient être recrutés en 2025 dans différents métiers : production, métallerie, traitement de surface… Un stage dans l’administratif est toujours à pourvoir : « Nous sommes une entreprise jeune, dynamique, accueillante. Venez travailler chez nous ! », concluent-ils avant de présenter une voiture à cheval, fabriquée aux débuts de la création de la société, et une enclume, témoignage historique de l’activité de maréchal-ferrant pratiquée durant des décennies par l'entreprise avant le tournant décisif entamé après la Seconde Guerre mondiale.

Leurs activités actuelles ont, en quelque sorte, débuté lorsque des acteurs du monde agricole sont venus à la rencontre des dirigeants pour leur demander de transformer des camions militaires américains abandonnés pour leurs besoins.