G-Lyte et sa solution de photovoltaïque indoor au CES de Las Vegas

L’entreprise amiénoise prévoit de lancer en 2025 la production à grande échelle d’In-dye®. Cette technologie, basée sur des cellules photovoltaïques, convertit l’énergie lumineuse en intérieur. Elle la présente cette semaine à Las Vegas.

Les cellules développées par G-Lyte peuvent convertir en électricité 35% de la puissance lumineuse à l’intérieur d’un bâtiment. © G-Lyte
Les cellules développées par G-Lyte peuvent convertir en électricité 35% de la puissance lumineuse à l’intérieur d’un bâtiment. © G-Lyte

«Nous avons développé des molécules particulièrement performantes pour capter l’énergie lumineuse à l’intérieur des bâtiments et la transformer en électricité», résume Frédéric Sauvage, directeur de recherche au CNRS et cofondateur de l’entreprise amiénoise G-Lyte. Le responsable précise cependant : «Notre objectif n’est pas de concurrencer les panneaux photovoltaïques, mais de fournir une alimentation aux objets connectés et à l’électronique "grand public"».

Chaque année, 40 milliards d’objets connectés sont vendus à travers le monde. Tous sont alimentés par des piles, des condensateurs ou des batteries. «Le marché des piles et des batteries est très tendu. Avec notre solution photovoltaïque indoor, nous proposons une véritable alternative, qui est aussi moins impactante pour l’environnement et très compétitive», poursuit Frédéric Sauvage. Pour avancer, G-Lyte, qui compte 20 collaborateurs, a notamment reçu le soutien de Bpifrance, du fonds d’investissement Finovam, d’Amiens Métropole et de la Région.

Jusqu’à 35 % de la puissance lumineuse convertie

In-dye® permet de convertir jusqu’à 35% de la puissance lumineuse à l’intérieur d’un bâtiment en électricité, une performance totalement inédite. «Nous avons la capacité de produire des cellules de différentes tailles et formes afin qu’elles s’intègrent à des objets connectés», détaille le cofondateur. Cette technologie intéresse bien d'autres domaines tels que «les outils électroniques comme les capteurs de dioxyde de carbone, les capteurs de température et d’humidité, les télécommandes de télévision ou encore les périphériques d’ordinateurs, comme les claviers sans fil», énumère Frédéric Sauvage.

Pour répondre aux exigences du marché, G-Lyte finalise actuellement une levée de fonds de plusieurs millions d’euros afin de lancer dès 2025 l’industrialisation de son procédé. L’entreprise vise une production de 25 millions d’unités par an au sein du plateau technique de Renancourt. «Ce chiffre peut sembler élevé, mais nos clients potentiels ont des besoins évalués à plusieurs millions d’unités. Nous réfléchissons déjà à une deuxième phase industrielle pour atteindre une capacité de 100 millions d’unités», confie le directeur de recherche au CNRS. Lequel précise : «Nous sommes dans ce qui est sans doute la période la plus excitante, car c’est un moment charnière où l’enjeu est de convertir la technologie, fruit de la recherche au CNRS et à l’UPJV, en un produit».

Un développement international

L’industrialisation du produit in-dye® devrait créer une quarantaine d’emplois. © G-Lyte

Après Taïwan où G-Lyte compte deux business developers, l'entreprise vient d’implanter un bureau aux États-Unis, où se concentre de grands acteurs. Une partie de l’équipe se rend d’ailleurs au Consumer Electronics Show (CES) 2025 de Las Vegas, du 7 au 11 janvier. «C’est un événement incontournable, où il est important d’être présent. L’ensemble du monde de la deeptech y est représenté, toutes zones géographiques confondues, ce qui n’est pas forcément le cas des autres salons», observe Frédéric Sauvage. G-Lyte, qui ne compte à ce jour que peu de concurrents, pourra ainsi présenter sa technologie in-dye® à des intégrateurs mais aussi des investisseurs potentiels.