Frédérique Roung-Kierren enchante le made in Lorraine
Héritière d’une tradition familiale artistique, Frédérique Roung-Kierren met le patrimoine lorrain en avant par la création d’objets décoratifs. Un concept qui séduit les entreprises notamment.
Appelez-la MisKiKi. Avec un seul s. C’est d’ailleurs la dénomination de l’enseigne tenue par Frédérique Roung-Kierren, au parcours peu commun. Tout débute de façon classique pour cette nancéienne de naissance. Des études scientifiques avant un itinéraire qui lui fait occuper successivement les postes de technicienne en nutrition, déléguée puis secrétaire médicale, ingénieure commerciale. Puis, l’envie de changer de voie, comme elle le rappelle : «À la quarantaine, j’ai voulu me remettre en cause, m’épanouir davantage dans ma vie professionnelle.» Elle baigne depuis l’enfance dans un univers artistique insufflé par un père architecte et une mère institutrice. Surtout, Frédérique Roung-Kierren a dans sa famille un véritable trésor. Son arrière-grand père, Georges Kierren, fut graveur et illustrateur aux Fonderies de Pont-à-Mousson. Dans les années 1920/1930, il réalisa douze œuvres sur Nancy et trois sur Pont-à-Mous-son. Dans le cercle familial et dans les archives de l’usine Saint-Gobain subsistent plusieurs de ses réalisations. En novembre 2009, Frédérique Roung- Kierren donne corps à son projet. Férue de belles pierres et d’architecture, elle va dès lors se consacrer à la mise en valeur de la Lorraine, par ses monuments et ses demeures illustres, se formant en autodidacte aux logiciels lui permettant de créer et de transformer les images. Inspirée par Andy Warhol, elle va moderniser ce patrimoine familial pour le partager avec le grand public, avant d’ajouter à sa palette créative la compétence photographique. Le résultat est bluffant quand on pousse la porte de son local situé 29 place de la Carrière.
Entreprises, maisons du tourisme…
Tableaux, lampes, sacs, miroirs, coussins, tabliers, mugs et une multitude d’objets sont imprégnés du sceau nancéien : place Stanislas, rue Héré, Opéra, Hôtel de la Reine, musée des Beaux-arts. Plus généralement, ce sont des joyaux lorrains qui prennent place sur tous ces supports : château de Lunéville, colline de Sion, cathédrale Saint-Étienne de Toul, basilique de Saint-Nicolas-de-Port, centre Pompidou de Metz, place Duroc et abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson… Sur le principe des lithographies, les toiles de MisKiKi sont numérotées et en séries limitées par format et par couleur sur toile de lin, alu dibond ou plexi. La clientèle est séduite par ce made in Lorraine. Surtout que Frédérique Roung-Kierren travaille en corrélation avec des artisans locaux, à l’image de ses mugs fabriqués à la Bresse et de cette collaboration avec le CAT d’Heillecourt. Tombent sous le charme des produits de cette ambassadrice de la Lorraine, entreprises, banques, collectivités locales, offices du tourisme qui font de plus en plus appel à ses services : décoration de locaux, cadeaux de sociétés. En 2013, Frédérique Roung-Kierren a été primée au festival des Arts numériques d’Ozoir-la-Ferrière et à la battle des créateurs à Metz. Un an plus tard, elle reçoit le 3 e prix du concours AFFDU (Association française des femmes diplômées des universités) de la création d’entreprise à la chambre des Métiers et de l’Artisanat de Moselle. Lorraine jusqu’au bout des ongles, comme en parfaite harmonie avec l’idée qu’elle se fait de la promotion de sa région, MisKiKi a ouvert sa boutique aux artistes créateurs de bijoux, de sculptures, de verrerie, de peintures qui se relaient tous les deux mois et viennent exposer. Avec un site éponyme et une page Facebook dédiée, MisKiKi poursuit son chemin, inlassable, à la poursuite et à la capture des beautés de la région. Et d’ailleurs. Elle essaime également son talent du côté de Marseille, Lyon, Montpellier, Nice, Paris. Chacun est invité à personnaliser «son» lieu sur «son support». De bonnes idées de présents à faire ou à se faire et une source d’inspiration inépuisable.