François Decoster, nouvel homme fort de l’Audomarois

François Decoster, dans son bureau.
François Decoster, dans son bureau.

ML

Courtois et souriant, François Decoster a tiré profit d’une conjoncture nationale favorable et d’un paysage politique local totalement chamboulé pour devenir à la fois le maire de Saint-Omer et le président de la communauté d’agglomération de la région de Saint-Omer. D’une pierre deux coups ! C’est aussi le résultat d’un savoir-faire politique né d’une longue expertise de 20 années.

 De Sciences-Po à l’hôtel de ville de Saint-Omer : deux décennies bien remplies. Diplômé  de Sciences-Po Paris en 1994, il avait adhéré auparavant au Mouvement des Jeunes Républicains dont il sera le vice-président national de 1992 à 2000.

En 1997, il devient conseiller municipal à Saint-Omer après la démission de Gérard Waeles .

A la même époque, auprès de François Léotard, il est chargé de mission aux Affaires internationales. En 2001, il est adjoint aux finances et au développement économique de la Ville de Saint-Omer. En 2008, changement de majorité, il devient chef de l’opposition.

En 2010, il est élu conseiller régional. Depuis 2012, il est l’un des 24 Français du Comité des régions de l’Union européenne.

 La pratique ministérielle d’un Européen convaincu. De 1998 à 2012, son activité est intense et variée, partagée entre Saint-Omer et Paris. Nous retiendrons son action  auprès des ministres et secrétaires d’Etat. En 2002, il entre au cabinet de Noëlle Lenoir, ministre des Affaires européennes. Puis, de 2003 à 2007, à celui de Gilles de Robien, ministre de l’Equipement et des Transports puis de l’Education nationale. Le parcours initiatique se poursuit auprès de Valérie Pécresse (Enseignement supérieur et Recherche) de 2007 à 2011. Et se termine aux côtés de David Douillet et d’Edouard Courtial (2011-2012), secrétaires d’Etat chargés des Français de l’étranger .

En 2012, il crée FD conseil, une société de conseil basée à Saint-Omer, et il devient l’un des partenaires de la société Hill and Knowlton, plus particulièrement, de son bureau de Bruxelles.

Le successeur de Joël Duquénoy. 

La Gazette. On attribue  à votre prédécesseur une force de travail importante au service d’une vision globale et structurée du développement intercommunal : le numérique, la rigueur énergétique (habitat et transport), patrimoine et tourisme (labellisation Man and Biosphère, Pays d’art et d’histoire), etc.

François Decoster. Le travail effectué est important et reconnu. Il n’y a aucune animosité entre nous. Deux exemples d’actions concertées pour illustrer notre communauté de vue sur l’intérêt du territoire : la signature de la Charte d’urbanisme commercial (2006-2007) et l’intégration de l’Escip et l’Eipc dans l’Ulco. C’est la première fois en France que deux établissements privés (l’Ecole supérieure de commerce international du Pas-de-Calais et l’Ecole d’ingénieurs du Pas-de-Calais) rejoignaient l’université publique. Nous devons aussi ce succès à la volonté de Valérie Pécresse qui s’est fortement engagée dans ce dossier.

 Et concernant les chantiers en cours ou finis (Centre de congrès, Maison du marais, Pôle Gare de Saint-Omer, Flamoval…) ?

Je vais faire en sorte que ces chantiers se terminent le mieux possible. Pour Flamoval, je souhaite la pleine transparence sur les émissions : elles doivent être en permanence inférieures aux normes les plus drastiques. En même temps, il nous faudra développer la valorisation énergétique.

La Maison du marais, inaugurée aujourd’hui, le 1er juillet, est un atout supplémentaire pour notre attractivité touristique et la promotion de notre territoire. Pour le dossier Gare, avec ses partenaires, la CASO a engagé la préparation d’un plan global. Il vise la réhabilitation et la réouverture de la gare, pendant ce mandat, grâce à l’implantation de plusieurs projets. Un protocole d’accord sera signé en ce sens début juillet. Quant à Scénéo, le chantier suit son cours : le complexe aquatique et culturel devrait être livré au printemps prochain

 Quelles seront les différences principales entre vos deux mandatures ?

Il faut une vision plus globale du territoire qui transcende le morcellement actuel. Je veux aussi travailler d’une façon plus collective avec l’ensemble des membres d’un bureau élargi et en tandem avec Bertrand Petit, le premier vice-président de la CASO.

Surtout, je veux aller plus loin dans l’ouverture vers l’extérieur. Pour le pôle métropolitain, Saint-Omer doit affirmer sa position au sein de la Côte d’Opale. Il faut aussi que l’Audomarois soit mieux connu et reconnu dans la métropole lilloise. Autre axe primordial de développement : la Flandre belge. J’ai reçu récemment le délégué du gouvernement flamand en France, Nic Vandermaliere, afin de renforcer les liens entre nos deux territoires. J’ai eu un rendez-vous à Bruxelles, le 18 juin, avec Bernard Valéro, ambassadeur de France. Enfin, je peux dès à présent annoncer que la fête de la Communauté flamande aura lieu cette année à Saint-Omer, le 18 juillet.