François Asselin, vent debout face à ses troupes
«La loi sur le Travail est nécessaire mais dans la version aujourd’hui proposée, elle ne servira à rien.» Dixit François Asselin, président de la CGPME, le 2 mai dernier à Nancy au centre de congrès Prouvé devant ses troupes… mais pas seulement ! À côté d’Étienne Malher, le président de la CGPME de Meurthe-et-Moselle, (organisatrice de cette rencontre avec sa consœur de Moselle), Christine Bertrand la présidente du Medef de Meurthe-et-Moselle siège au premier rang VIP de l’auditorium. «En Meurthe-et-Moselle, le monde patronal sait s’unir et se rassembler», a assuré le président de la section meurthe-et-mosellane dans son discours d’introduction. Daniel Cerruti, le président de la Fédération du BTP 54 ou encore Hervé Garnier, son homologue de la Confédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle étaient également présents, ainsi que Dominique Potier, député de Meurthe-et-Moselle, Valérie Debord, vice-présidente du Conseil régional Grand Est et Sylvie Petiot, adjointe au maire de Nancy déléguée au développement économique, côté politique. Haro sur la taxation des CDD Dans l’auditoire, des dirigeants de TPE et PME venus écouter l’invité du soir qui n’a pas mâché ses mots avec en ligne de mire la loi Travail débattue aujourd’hui à l’Assemblée nationale. «Cette loi était pourtant bien partie et travaillée en amont par de nombreux acteurs. Et puis la machine à perdre c’est mise en route. Le texte a filtré dans la presse et nous avons basculé alors du pragmatisme économique à l’irrationnel politique», assure François Asselin quelques minutes avant le début de la soirée-débat lors d’une conférence de presse. «Dans sa version actuelle, cette loi ne créera pas d’emplois et elle ne simplifiera pas la vie des entreprises, au contraire elle va la compliquer.» Des complications envisagées, notamment par la taxation des CDD prévue par un amendement à la loi (à l’heure où nous écrivons ces lignes le débat sur la loi à l’Assemblée nationale vient juste de débuter : ndlr). «Une absurdité économique», comme l’affirme François Asselin. «Quand on sait que 87 % des premiers contrats en France se font en CDD cela revient à taxer la première embauche. C’est simple, si l’État persiste dans cette voie, la CGPME ne signera pas l’accord Unedic qui est d’ailleurs à l’origine une affaire de partenaires sociaux.» Toute la question qui entoure la loi El Khomri, à savoir s’il est réellement possible de réformer le travail tout en garantissant une forme de progrès social, n’est pas prête de trouver réponse.
emmanuel.varrier