Fourniret: vingt ans après, Monique Olivier jugée en novembre pour la disparition d'Estelle Mouzin
Vingt ans après la disparition d'Estelle Mouzin, Monique Olivier, l'ex-épouse du tueur en série Michel Fourniret décédé en 2021, sera jugée devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine à partir du 27 novembre pour complicité dans l'enlèvement de la fillette...
Vingt ans après la disparition d'Estelle Mouzin, Monique Olivier, l'ex-épouse du tueur en série Michel Fourniret décédé en 2021, sera jugée devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine à partir du 27 novembre pour complicité dans l'enlèvement de la fillette de 9 ans en 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne).
Elle comparaîtra aussi pour complicité dans l'enlèvement, le viol et le meurtre de Marie-Angèle Domèce en 1988 et de Joanna Parrish, une ressortissante britannique, en 1990, a indiqué le parquet de Nanterre à l'AFP.
Son procès devrait durer trois semaines, selon le ministère public, et sera le premier du pôle du tribunal judiciaire de Nanterre dédié aux affaires non élucidées.
"Les familles attendent ce procès avec impatience", a déclaré Me Didier Seban, l'avocat des familles, joint par l'AFP.
Contacté par l'AFP, l'avocat de Monique Olivier, Me Richard Delgenes, n'a pas souhaité réagir. Il avait indiqué fin juin qu'il ne comptait pas interjeter appel de l'ordonnance de mise en accusation, rendue le 23 juin.
Monique Olivier, 74 ans, a déjà été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité de quatre meurtres et d'un viol en réunion commis par Michel Fourniret. Puis elle a été condamnée à vingt ans de réclusion pour complicité dans un cinquième meurtre, crapuleux cette fois, également commis par le tueur.
Au milieu des années 1980, elle a fait la rencontre de Michel Fourniret, alors en prison pour viol, par correspondance.
Déjà mère de deux enfants, Monique Olivier - dont certains experts soulignent l'intelligence remarquable - échange plus de 200 lettres avec celui qu'elle appelle "son fauve". Lui la surnomme "sa mésange".
Dès le début s'esquisse "un pacte satanique": le dessinateur industriel parle sans cesse de son obsession des jeunes vierges, un fantasme avec lequel elle accepte de composer.
Elle s'installe avec lui en 1987 à sa sortie de prison. Ils ont eu un fils avant de divorcer en 2010.
Liste de victimes
Michel Fourniret a de son côté été condamné à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001. En février 2018, il avait avoué les meurtres de Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce entre 1988 et 1990 dans l'Yonne.
Mis en examen dans les dossiers Mouzin, Parrish et Domèce, il est décédé le 10 mai 2021 à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière.
Avant sa mort, Monique Olivier avait commencé à livrer des informations à la justice.
Elle avait donné aux enquêteurs une première liste de victimes en juin 2004, puis contredit l'alibi du tueur en série le jour de la disparition d'Estelle Mouzin en novembre 2019. Quelques mois plus tard, Michel Fourniret avouait sa responsabilité à la juge d'instruction Sabine Kheris, aujourd'hui coordinatrice du pôle "cold cases".
Puis, en avril 2021, Monique Olivier avait reconnu pour la première fois un rôle dans la séquestration d'Estelle, précisant avoir accompagné Michel Fourniret près du bois d'Issancourt-et-Rumel (Ardennes) pour enfouir le corps de la fillette.
Elle avait ensuite déclaré en août 2020 que son ex-mari avait séquestré, violé et tué la fillette à Ville-sur-Lume (Ardennes). L'ADN partiel d'Estelle Mouzin avait été retrouvé sur un matelas saisi en 2003 dans cette maison.
Reste l'énigme des corps dans deux de ces trois dossiers.
Depuis juin 2020, une dizaine de campagnes de fouilles ont été organisées dans les Ardennes pour retrouver celui d'Estelle Mouzin. Une autre campagne a également eu lieu fin janvier, dans l'Yonne, pour celui de Marie-Angèle Domèce. Sans résultat.
Au 1er mars, le pôle "cold cases" de Nanterre était saisi de 77 dossiers à l'instruction, dont neuf parcours criminels.
Plusieurs dossiers concernent encore Michel Fourniret. Parmi eux, celui de Lydie Logé, disparue à 29 ans dans l'Orne en 1993, et dans lequel le tueur en série avait été mis en examen en 2020.
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