Flamoval : une autorisation d'exploitation reconduite ?

Retoquée en justice, l'autorisation d'exploitation ultime de l'incinérateur Flamoval doit réemprunter le parcours d'une enquête publique...

« Jean-Daniel Vazelle, nouveau commissaire-enquêteur du dossier Flamoval ».
« Jean-Daniel Vazelle, nouveau commissaire-enquêteur du dossier Flamoval ».
CAPresse 2014

Jean-Daniel Vazelle, nouveau commissaire-enquêteur du dossier Flamoval.

 

C‘est un ancien cadre du ministère de l’Equipement qui occupe depuis le 28 avril dernier les fonctions de commissaire-enquêteur du dossier du Centre de valorisation énergétique dit «Flamoval». Une tâche qu’il veut sereine. «Mon rôle consiste en la lecture, la compréhension, la mise en perspective du dossier. Mais surtout, celui d’écouter. On gagne toujours quelque chose à écouter», explique le sexagénaire Jean-Daniel Vazelle. Le choix des élus de l’Audomarois, via le Syndicat mixte Flandre Morinie, de s’appuyer sur une technique d’incinération pour le traitement des déchets ne passe pas dans l’opinion. L’association APSH (Association pour la protection de la santé des habitants de la région de Saint-Omer) est parvenue à faire casser l’autorisation délivrée par le préfet, qui avait suivi l’avis dConseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CODERST). Une autorisation transitoire a cours depuis février 2013 en attendant que le dossier repasse par les contraintes de l’enquête publique. A l’origine du projet, il y a presque une décennie, l’enfouissement avait atteint ses limites et les déchets des Flandres et d’Audomarois pouvaient ne plus trouver de destination. Aujourd’hui, 159 communes apportent leurs déchets à l’incinérateur : «pas d’autre moyen suffisamment efficient» avaient martelé les élus du syndicat mixte créé pour l’occasion. «Trop dangereux sur le long terme», rétorquaient les détracteurs du projet qui rassemblèrent près de 4 000 personnes dans les rues de Saint-Omer il y a six ans…

 

Bis repetita..Une nouvelle enquête commence même si Flamoval fonctionne depuis 18 mois : 81 500 tonnes de déchets sont passés par le Centre de valorisation en 2013. A 10 000 tonnes près, la capacité totale de l’équipement est atteinte. Une capacité déjà sous-paramétrée si d’autres communes se joignaient au dispositif ? «Les gens trient beaucoup mieux qu’avant, ce qui limite le volume de déchets qui arrivent ici», plaide Jean-Daniel Vazelle, qui conduit l’enquête jusqu’au 2 juin et rendra son avis d’ici le 2 juillet. «J’ai visité le site, demandé quelques explications complémentaires. Mais le dossier n’a pas changé. C’est la même usine.» Son prédécesseur n’avait pas intégré toutes les récriminations − redondantes − dans son enquête… Un vice de forme qui aura coûté du temps mais qui ne semble pas menacer la poursuite de l’activité d’un équipement qui aura coûté 86 millions d’euros avec ses infrastructures connexes. L’avis de Jean-Daniel Vazelle n’est que consultatif ; un nouvel arrêté préfectoral est attendu cet été.