Fitch aide la Grèce à tourner la page de la crise de la dette

L'agence d'évaluation financière Fitch a relevé vendredi la note de la dette souveraine à long terme de la Grèce, de BB+ à BBB-, avec une perspective "stable", plaçant...

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, le 10 novembre 2023 à Athènes © Angelos Tzortzinis
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, le 10 novembre 2023 à Athènes © Angelos Tzortzinis

L'agence d'évaluation financière Fitch a relevé vendredi la note de la dette souveraine à long terme de la Grèce, de BB+ à BBB-, avec une perspective "stable", plaçant le pays en catégorie dite "d'investissement".

S&P Global Ratings avait déjà sorti la Grèce de la catégorie spéculative en octobre, pour la première fois depuis 2010 et la crise de la dette.

Fitch s'attend à ce que le ratio dette publique/PIB "continue à baisser fortement", d'après son communiqué publié vendredi, grâce à la croissance et à la "prudence budgétaire". 

"Nous estimons également que les risques politiques sont relativement faibles", poursuit l'agence de notation.

Elle complimente aussi les efforts du pays méditerranéen "en matière d'assainissement budgétaire" et de "réformes fiscales".

Pour le ministre grec des Finances, Kostis Hatzidakis, la décision de Fitch constitue un "succès national important", d'après un message de réaction sur le réseau social X, anciennement Twitter.

"Ce relèvement ouvre la voie à des flux d'investissement plus importants, à l'amélioration des conditions de financement de l'économie, à la croissance et à l'augmentation de l'emploi", a-t-il ajouté.

Il s'est félicité que Fitch ait mis en avant "la baisse record de la dette publique de 65 points de pourcentage du PIB, passant de 205 % pendant la pandémie à 160,8 % cette année et à 141,2 % d'ici à 2027".

Fiers

En septembre, l'agence DBRS Morningstar, basée au Canada, avait également fait passer la note de crédit de la Grèce en catégorie "investissement".

S&P lui avait emboîté le pas en octobre.

"Nous sommes fiers que les réalisations de notre pays aient été reconnues. Nous sommes déterminés à poursuivre notre programme de réformes, une voie qui attire les investissements, crée des emplois et réalise une croissance inclusive", avait alors déclaré le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.

Réélu pour un nouveau mandat de quatre ans en juin, le leader conservateur mise politiquement sur le retour de la Grèce à des emprunts de qualité pour redresser ses finances publiques l'année prochaine. 

Pendant la crise économique, la Grèce avait subi une série de dégradation de sa note par les agences de notation, ce qui l'avait privée d'un accès aux marchés obligataires internationaux. 

La Grèce a subi huit années d'austérité dans le cadre de trois plans de sauvetage internationaux successifs, d'une valeur totale de 289 milliards d'euros (306 milliards de dollars), mis en place en 2010, 2012 et 2015 pour éviter que le pays ne s'effondre sous le poids d'une dette de quelque 300 milliards d'euros.

Les réformes économiques exigées par les créanciers de la Grèce, l'UE et le FMI, ont eu un impact majeur, réduisant le produit intérieur brut (PIB) d'un quart en huit ans et faisant grimper le taux de chômage à plus de 27 %. Le troisième plan de sauvetage a pris fin en août 2018.

Selon les données officielles, l'économie grecque a connu une croissance de 5,6% en 2022.

Fitch prédit de son côté 2,4% de croissance pour 2023 et les deux années à venir.

L'institution a noté vendredi que "les autorités prévoy(aient) des réformes fiscales génératrices de recettes en 2024 afin de lever 600 millions d'euros supplémentaires pour les dépenses sociales".

"Combinées aux efforts visant à améliorer la numérisation et à réduire l'évasion fiscale, ces mesures pourraient renforcer l'assiette des recettes fiscales et dégager une marge de manœuvre budgétaire supplémentaire pour des investissements en capital additionnels afin de stimuler la croissance", a détaillé l'agence.

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