Femmes et industrie : trois parcours pour briser les clichés
L’industrie recrute et cherche à attirer davantage de femmes, encore trop peu nombreuses à s’y projeter. Pour les encourager, l’association Elles Bougent met en avant des rôles modèles : des femmes occupant des postes à responsabilité, à l’image de Charlotte Vandenkerckhove, Marion Loriot et Anne-Louise Clerc, salariées d’Alstom au Creusot.

Trois femmes, trois parcours et un point commun : un emploi à responsabilité chez Alstom. «Un bon manager est dans l’échange, la discussion systématique. Il sait écouter, prendre en compte les personnes, puis leur donner des perspectives et les accompagner», estime Charlotte Vandenkerckhove, responsable fabrication châssis chez Alstom au Creusot. Depuis sept ans au sein de l’entreprise, elle dirige désormais une équipe de 160 personnes qui ne compte que cinq femmes. «L’industrie souffre encore d’une image dépassée, mais chacun et chacune y a sa place. Si une femme en a l’envie, il ne faut pas hésiter», insiste Marion Loriot, responsable de l’équipe projet dédié aux TGV, aux trains régionaux et aux locomotives.
Après un parcours en génie industriel à l’École des Mines de Saint-Etienne qui ne comptait que 10 femmes dans une promotion de 100, elle a eu différentes expériences professionnelles avant de rejoindre le constructeur de trains. «J’étais attachée au produit, c’est un univers assez ludique qui parle à tout le monde. Je ressens une fierté de travailler dans une entreprise française qui innove et compte des produits phare comme la TGV». Originaire du Creusot, elle y a toujours vécu et côtoyé l’industrie, secteur dans lequel travaillaient ses parents.
Suivre son envie d’industrie
«Je ne me suis jamais dit que j’étais dans une filière qui ne pouvait pas accueillir de femmes. Je ne me suis pas vraiment posé la question», explique Anne-Louise Clerc, responsable d’approvisionnement du site Alstom au Creusot. «Je ne me suis jamais posé la question, non plus, de contredire un homme en mécanique. Si j’ai ce poste, c’est que j’ai autant de compétences qu’un autre», souligne Marion Loriot. Pour chacune de ces femmes, rejoindre l’industrie n’a pas été source d’interrogations ou d’hésitations.
Toutes ont suivi leurs envies et leurs souhaits. «J’avais une fibre industrielle, j’aimais toucher les éléments, avoir une proximité avec la production», précise Charlotte Vandenkerckhove tandis que pour Anne-Louise Clerc, c’est l’intérêt du matériau qui a compté. «Le métal vit, réagit, surprend et on peut compter sur ce matériau». La responsable dispose de l’une des rares équipes majoritairement féminines du site Alstom au Creusot.
Fierté féminine
«Peut-être que les femmes se mettent des limites toutes seules, qu’elles n’envisagent pas l’industrie. Les femmes de mon équipe ont osé et notamment d’opérer une reconversion», précise Anne-Louise Clerc. Pour Charlotte Vandenkerckhove il est important de casser l’image archaïque de l’industrie. «C’est une filière d’excellence et d’innovation reconnue mondialement notamment grâce au savoir-faire de notre site». Les trois femmes mettent en avant la fierté qu’elles éprouvent en travaillant dans l’industrie en général et chez Alstom en particulier.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert