Santé

Faute de médecin, Hallencourt mise sur la télémédecine

Depuis le printemps dernier, la commune d’Hallencourt a installé une borne de télémédecine en face de la pharmacie. Une solution qui doit répondre aux besoins de la population privée de médecin depuis quatre ans.

Frédéric Delohen, maire d’Hallencourt. (Aletheia Press / DLP)
Frédéric Delohen, maire d’Hallencourt. (Aletheia Press / DLP)

« En tant que maire, je me considère comme un bâtisseur de demain. Mon objectif est d’apporter un service aux gens de la commune, mais aussi de donner envie à de nouveaux habitants de venir s’installer. Et quand on choisit son implantation, on regarde s’il y a une école, une boulangerie et un médecin », analyse Frédéric Delohen, maire d’Hallencourt.

Après le départ du dernier médecin de la ville de 1 300 habitants - 2 300 avec les deux communes associées Wanel et Hocquincourt - l’édile a essayé de salarier un professionnel de santé. « Je pense que le salariat dans ce type de cas est vraiment l’avenir, mais le modèle n’a pas fonctionné pour nous », regrette-t-il. Si des médecins sont installés sur les communes alentours, les habitants âgés ou ne disposant pas de voiture ne peuvent pas accéder facilement à l’offre de soin présente sur le territoire.

Trouver son public

Medadom propose un accès à un médecin en dix minutes. (Aletheia Press / DLP)

C’est à l’occasion d’un échange avec le pharmacien de la commune, qu’a germé l’idée d’installer une borne de télémédecine. « Nous étions en pleine période Covid et je m’inquiétais à l’idée que des patients s’entassent dans des salles d’attente. La téléconsultation répond à un besoin immédiat et offre un service de proximité aux administrés », résume Frédéric Delohen qui a choisi la start-up française Medadom pour ce service.

La borne, installée dans le cabinet infirmier en face de la pharmacie, est accessible sur les heures d’ouverture de cette dernière. « Il a fallu un peu de temps pour que les gens passent le cap de la dématérialisation, mais nous avons des sollicitations toutes les semaines pour la borne. Pour les jeunes, c’est assez instinctif et nous accompagnons les gens qui ont besoin d’aide », note de son côté Alexandre Deschamps, gérant de la pharmacie d’Hallencourt qui se félicite de l’arrivée de cet objet. « Si ça peut contribuer à désengorger les urgences, c’est une bonne chose », souligne-t-il.

Chaque mois, la location du matériel coûte 290 euros HT à la commune. « C’est un coût non-négligeable mais c’est un choix de la collectivité », pointe Frédéric Delohen. En 2022, le maire souhaite communiquer davantage pour que l’outil monte en puissance.

Medadom noue des partenariats avec les communes

Créé en 2017 par Nathaniel Bern, ingénieur, Élie Dan Mimouni et Charles Mimouni, tous deux médecins, Medadom a commencé à déployer, en septembre 2019, des bornes de télémédecine dans les pharmacies et communes de l’Hexagone. « Aujourd’hui, nous avons des partenariats avec une vingtaine de mairies et nous comptons 1 200 bornes en France », détaille Nathaniel Bern. Et d’ajouter : « Medadom répond à tous les besoins des déserts médicaux : nous permettons une présence médicale 7 jours sur 7. Techniquement, c’est très simple, et cela permet de résoudre le manque d’accès aux soins ».

Aujourd’hui, l’entreprise française compte plus de 100 médecins salariés par des établissements de soins partenaires sur des plages horaires dédiées à la téléconsultation. « En plus de la consultation, Medadom a mis en place des objets connectés qui permettent de prendre certaines constantes et d’affiner le diagnostic », souligne le co-fondateur qui évoque le chiffre de 300 000 patients pris en charge à ce jour.