Exposition universelle 2025: la France place son pavillon sous le signe de l'amour

La France lèvera le voile dimanche sur son pavillon à l'Exposition universelle d'Osaka, conçu comme un "hymne à l'amour" propre à tisser des connexions avec le public d'un évènement mondial où...

Le pavillon de la France à l'Exposition universelle d'Osaka (Japon) a été présenté à la presse le 9 avril 2025, quelques jours avant l'ouverture au public de la manifestation qui durera six mois © Richard A. Brooks
Le pavillon de la France à l'Exposition universelle d'Osaka (Japon) a été présenté à la presse le 9 avril 2025, quelques jours avant l'ouverture au public de la manifestation qui durera six mois © Richard A. Brooks

La France lèvera le voile dimanche sur son pavillon à l'Exposition universelle d'Osaka, conçu comme un "hymne à l'amour" propre à tisser des connexions avec le public d'un évènement mondial où quelque 160 pays et régions sont représentés.

Il sera inauguré en présence de deux de ses parrains, l'actrice Sophie Marceau et le judoka Teddy Riner. 

L'"Expo-2025" qui aura lieu du 13 avril au 13 octobre sur l'île artificielle de Yumeshima, s'inscrit dans la lignée de l'édition de 1970 organisée dans cette même ville d'Osaka (ouest) et dont l'impact fut majeur pour le Japon. 

Trois ans après l'Exposition à Dubaï, Osaka s'est choisie pour thème "la société du futur", mettant l'accent sur l'intelligence artificielle et le spatial.

Avec parmi les attractions-phares une météorite martienne, un minuscule coeur battant cultivé à base de cellules-souches, 32 sculptures d'Hello Kitty déguisées en algues...

Organisées régulièrement à travers le monde depuis 1851 (celle de 1889 laisse pour héritage la Tour Eiffel à Paris), les Expositions universelles offrent l'occasion aux pays participants de rivaliser via l'architecture de leurs pavillons et la présentation de leurs cultures, techniques et savoir-faire.

Pour cette édition, les pavillons sont entourés de la plus grande structure architecturale en bois du monde, un imposant "Grand Anneau" symbole d'unité.

"On a voulu, nous, un pavillon ancré dans le champ des valeurs et de l'émotion", déclare à l'AFP Jacques Maire, commissaire général du Pavillon France et président de la Compagnie française des expositions (Cofrex). 

Imaginé par un consortium franco-italien mené par le Français Thomas Coldefy, le bâtiment est enveloppé d'immenses drapés blancs.

-Fil rouge-

La France s'est inspirée de la légende japonaise du "akai ito", fil rouge évoquant l'union de deux êtres liés par un cordon invisible et indestructible. "Il faut créer des liens et expliquer qu'on a des valeurs communes avec le Japon", explique M. Maire. 

D'autant plus face aux tensions géopolitiques grandissantes en Asie-Pacifique, Paris affichant son soutien à Tokyo en faveur d'un ordre international fondé sur la coopération et le dialogue.

L'exposition permanente du pavillon, sur 1.560 m2, a vu sa scénographie confiée à l'artiste plasticienne Justine Emard, mêlant culture japonaise et patrimoine français.

Avec notamment, outre des sculptures de Rodin, une tapisserie géante d'Aubusson inspirée du film "Princesse Mononoke" du studio d'animation Ghibli... sous la surveillance d'une gargouille-chimère rescapée de l'incendie de Notre-Dame.

Au fil des parcours, sont présents des géants hexagonaux du luxe, les vins alsaciens... "Si l'on veut donner confiance à la jeunesse, c'est en replaçant la technologie dans sa vraie dimension d'une réponse aux besoins fondamentaux de l'homme et la nature", argumente M. Maire.

-Billeterie décevante- 

Pendant six mois, la France ambitionne d'accueillir trois millions de visiteurs dans son pavillon.

Mais les difficultés à écouler les billets de l'Expo-2025 ont illustré la complexité du système d'achats en ligne et le désintérêt des Japonais pour l'évènement. 

Une semaine avant l'ouverture, la vente totale de billets avait atteint les 8.701.432 billets... pour un objectif de 28 millions de visiteurs sur six mois.

"L'Expo est trop tournée vers les Japonais (...) il y a une réelle difficulté à prendre compte les publics étrangers", regrette Jacques Maire, tout en tablant sur un succès du pavillon français --où il attend de longues queues, le lieu n'accueillant que 2.500 à 3.000 visiteurs par heure. 

Le Pavillon France, qui a coûté 58 millions d'euros (dont 42,5 millions financés par l'État), a subi, comme d'autres pays participants, une flambée des coûts: renchérissement des matières premières, pénurie de main-d'oeuvre dans le BTP au Japon...

Soit, selon M. Maire, une augmentation du coût au m2 de 30% à 40% par rapport à la période précédant le chantier.

La structure, à vocation provisoire comme tous les autres pavillons d'Osaka-2025, se veut "durable", avec des structures en acier destinées à être recyclées ou réutilisées, une "double peau extérieure" optimisant sa performance thermique durant le rude été nippon, et un toit végétalisé.

Alors que le Japon a connu en 2024 l'été le plus chaud de son histoire, une structure ombragée abritera les files d'attentes et un espace-jardin de 330 m2 a été aménagé autour d'un massif olivier réputé millénaire.

Le Pavillon France proposera des expositions temporaires, de l'artisanat aux innovations technologiques, en passant par l'exploration des océans.

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