Evatec de par le monde

En deux décennies, l’entreprise thionvilloise Evatec a connu une spectaculaire croissance. Un développement qui ne doit rien au hasard. Son fondateur, Pascal Julliere, est aujourd’hui à la tête d’un groupe florissant dont l’une des clés de la réussite passe par l’export.

L’exportation demeure une des clés du succès d’Evatec.
L’exportation demeure une des clés du succès d’Evatec.

 

L’exportation demeure une des clés du succès d’Evatec.

L’exportation demeure une des clés du succès d’Evatec.

«J’ai commencé tout seul dans mon grenier où je me suis installé un bureau. Je suis parti d’une page blanche.» indique Pascal Julliere, fondateur et gérant de l’entreprise mosellane Evatec. Il est souvent des débuts minimalistes dans la genèse d’une société. Evatec est cette PME, née en 1992, portée par l’expérience d’une décennie dans son corps de métier de son créateur, et spécialisée dans la fabrication, l’affûtage sur commandes numériques d’outils coupants en carbure de tungstène, en acier high speed steel, d’outils en polycristallin et en céramique renforcée. L’entreprise se situe sur un marché de produits à très haut degré de technicité. Aéronautique, automobile, énergie, ferroviaire, mécanique constituent les
secteurs de sa clientèle. En 23 ans, l’entité pilotée par Pascal Julliere est passée d’un chiffre d’affaires originel de 300 000 francs (moins de 50 000 euros) à 10 millions d’euros aujourd’hui. Le premier collaborateur fut embauché en contrat de qualification. Ils sont actuellement 90 salariés. Ce bond en avant tient en une trajectoire maîtrisée et la volonté d’oser. Une série d’étapes est venue ponctuer cet élan, de la réalisation d’un atelier de production d’affûtage d’outils coupants aux rachats successifs de sociétés qui ont étendu l’offre. Le groupe Evatec-tools c’est à ce jour quatre entreprises : Evatec à Thionville, GMO à Montbrison, Evamet au Creusot et Create Outillage à Vaulx-en-Velin. L’ouverture sur les marchés extérieurs à la France a été une source de croissance indéniable. Débuté de façon embryonnaire au Luxembourg en 1996, le chemin export d’Evatec a suivi une courbe ascendante pour peser actuellement 25 % du CA global.

Une ambition canadienne

Pascal Julliere affirme : «Quand nous avons été visibles sur Internet, les contacts dans le monde se sont multipliés.» Présence sur les salons et au sein de missions, recrutement d’agents commerciaux, partenariat avec BpiFrance, le Conseil régional de Lorraine, COPA Investissements France, Business France, la CCI International ont représenté autant de jalons pour l’entreprise dans son approche planétaire. De réseau en réseau, elle a structuré son image internationale. Elle est présente au Luxembourg, en Belgique, en Italie, en Espagne, en Turquie, au Portugal. Et regarde désormais avec ambition hors de l’espace européen, avec une méthode bien balisée. Le nouveau cap la mène vers le Canada. Pascal Julliere donne une explication stratégique : «Il y a là-bas de réelles opportunités sur le marché aéronautique, lequel représente de 13 à 23 % de notre CA.» Davantage que de disposer sur place d’agents commerciaux itinérants voués à faire de la prospection, la société lorraine travaille à installer à courte échéance une filiale directement implantée à Québec. Une première marche dans son positionnement nord-américain. Si l’initiative s’avère concluante, elle viserait à être reproduite au Canada anglo-saxon, Toronto en tête. Avec une porte ouverte sur les proches États-Unis. Légitimement ambitieux, Pascal Julliere se veut également pragmatique et tempéré : «Rien n’est jamais acquis, il faut sans cesse se remettre en question. Derrière tout cela, il y a un énorme travail de fond, des investissements, un désir d’innovation et un savoir-faire partagés par tous mes collaborateurs. Nous restons avant tout nous-mêmes.» Le gérant nourrit par ailleurs un autre projet. Pas le moindre puisqu’il s’agit de la transmission future de l’entreprise à son fils et sa belle-fille. Pas de doute, l’outil légué sera à la fois un héritage sain et dans de bonnes mains.