Euroligue: Villeneuve d'Ascq ramené sur terre par le "Fener"
A court d'exploits, les basketteuses de Villeneuve d'Ascq ont craqué dimanche en finale de l'Euroligue (106-73), débordées par les tenantes...
A court d'exploits, les basketteuses de Villeneuve d'Ascq ont craqué dimanche en finale de l'Euroligue (106-73), débordées par les tenantes du titre turques de Fenerbahçe.
"Il y a de la frustration, c'est normal. Ça va mettre un petit peu de temps à descendre, mais il faut qu'on arrive aussi à savourer cette médaille", résume la capitaine Carole Hériaud en remuant le métal d'argent autour de son cou.
"On est arrivées jusqu'ici parce que on a un groupe de filles mortes de faim, alors même quand on affronte la montagne Fenerbahçe, on y croit. Et on voulait ramener un meilleur résultat que celui-là."
Première équipe française à atteindre la finale de la reine des compétitions européennes depuis vingt ans, les Nordistes n'ont résisté qu'une mi-temps au club stambouliote, dirigé par l'ex-sélectionneuse de l'équipe de France Valérie Garnier.
Garnier et Badiane titrées
Dans la salle de Mersin, sur la côte turque, la marche était trop haute pour les "Guerrières" contre le "Fener", auteur d'un doublé après son premier sacre l'année passée. A défaut de club français, une technicienne tricolore est titrée avec Valérie Garnier, près de trois ans après la fin de mon mandat à la tête des Bleues bouclé par une médaille de bronze aux JO de Tokyo.
"J'ai eu une année très difficile, témoigne-t-elle. J'ai perdu mon papa en décembre. Il m'avait demandé de tout gagner au Fenerbahçe. Je suis en train de le faire."
Elle a inscrit son nom au palmarès de la "compétition extrême de clubs", celle manquant à son palmarès, dix ans après avoir disputé le Final Four avec Bourges, dernier club français à l'avoir atteint avant Villeneuve d'Ascq.
L'histoire est peu banale aussi pour Marième Badiane (4 pts, 5 passes et 4 interceptions): l'intérieur des Bleues, qui a quitté précipitamment Lattes-Montpellier en février pour rejoindre le Fenerbahçe, ne portait dimanche les couleurs Marine et Jaune du géant turc que pour la cinquième fois.
Après leur sensationnel coup de force contre Prague vendredi en demi-finale (84-78), le réservoir à exploit était trop siphonné pour combler l'écart avec l'armada turque.
Les joueuses de Rachid Meziane ont cependant tenu tête un quart d'heure aux championnes d'Europe (40-40, 16e).
Un temps, son "backcourt" américain, entre la vétéran de 37 ans Shavonte Zellous (17 pts) et Kamiah Smalls (12 pts), a prolongé le "rêve éveillé" du coach de l'ESBVA. Mais ce rêve s'est finalement dissipé - ou plutôt a été sabordé par les ballons perdus (20) - et a été pilonné à mi-distance par l'incroyable intérieure belge du Fener, Emma Meesseman (22 pts), ou l'ailière américaine Napheesa Collier (33 pts).
Les leaders de saison régulière du championnat de France ont regagné les vestiaires avec un écart presque rédhibitoire (58-45) et les huées d'une salle Servet-Tazegül (7.500 places) toute acquise au club turc.
On prend 100 points quand même
La parenthèse enchantée du Cendrillon villeneuvois, qui foulait son premier parquet dans un Final Four, n'a pas connu le même dénouement que son voisin Valenciennes, sacré en 2004.
Et les joueuses de Villeneuve d'Ascq vont devoir enchaîner à présent sur les play-offs du championnat de France, dès vendredi en quarts contre Angers, pour empocher un nouveau ticket pour l’Euroligue et rêver d'un autre Final Four.
Même si cela s’annonce sans doute utopique avec la fin de cycle annoncée: le départ acté de sa vedette dans la raquette Kennedy Burke (17 pts) ou celui attendu du grand espoir du basket français, Janelle Salaün.
Tout sauf intimidée, même à 22 ans, par le décor ou l'enjeu, la soeur de Tidjane Salaün a rentré ses quatre premiers tirs du match. Si elle a été mise en difficulté par Napheesa Collier quand la championne olympique américaine attaquait le cercle, sa feuille de statistiques dit un match plein: 12 points, 9 rebonds, 2 interceptions et 2 contres.
Mais la bosseuse perfectionniste, allant à l'envers du chemin dessiné par sa Caroline Hériaud, retient ce qui a manqué: "Je n’ai pas été bonne en défense. On prend 100 points quand même."
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