Esprit des Jeux Olympiques es-tu là ?

Le rythme est soutenu et maîtrisé ! Par tous les temps, il arpente les artères du technopôle Nancy Henri Poincaré sur le plateau de Brabois dans les hauteurs de l’agglomération nancéienne. Lesté de quelques kilos sur ses épaules, histoire de faire fondre plus efficacement les mauvaises graisses, il croise à l’heure du déjeuner des collaborateurs d’entreprises gagnant les sites de restauration de la zone pour acquérir les calories nécessaires pour continuer leur journée de travail. Ce sportif du quotidien incarne l’image aujourd’hui recherchée des fameuses «30 minutes de sport chaque jour» promulguées il y a quelques semaines par le Président de la République, Emmanuel Macron, endossant pour l’occasion ses gants de boxe de VRP des Jeux Olympiques de Paris. 

Le sport et l’activité physique sont devenus une grande cause nationale en cette année olympique. Les vertus du sport ne semblent plus être à démontrer pour leurs bienfaits sur la santé de tout un chacun. Reste qu’aujourd’hui, pour certains, cela semble aller beaucoup plus loin voire même d’être poussé à l’extrême et tourner littéralement à l’obsession. Les pratiques du sport au sein des entreprises n’ont pas attendues les Jeux Olympiques pour commencer (timidement) à se développer. Dans la région, les différentes chambres consulaires abattent cette carte en créant des commissions spécifiques autour des APS (Activité physiques et sportives). 

Pas une réunion, une conférence, une rencontre où le sport et les Jeux Olympiques ne s’invitent, frôlant pour certaines la récupération ouverte de la thématique histoire de surfer sur cette image vendeuse que sont les Jeux Olympiques. «C’est une occasion idéale pour redorer sa marque employeur et enrichir sa politique RSE (Responsabilité sociétale des entreprises», assure un responsable RH. 

«Le sport est un facteur de bien-être mais il permet également aux entreprises de doper leur productivité, d’améliorer leur management ou encore de diminuer le turn-over .» Si les grandes entreprises semblent l’avoir compris, et surtout possédaient les moyens financiers pour développer la pratique du sport dans leur structure, le gros des troupes du tissu entrepreneurial local apparaît éloigné de cette préoccupation.

Une priorité QVCT ?

D’après une récente enquête de Décathlon Pro sur «L’engagement des entreprises et collectivités pour la forme de leurs collaborateurs», à peine 6 % des entreprises de moins de dix salariés ont mis en place ces fameuses APS, 33 % pour les entreprises de 10 à 250 salariés, 44 % chez les entreprises de 250 à 1 000 salariés et 50 % chez les plus de 1 000 salariés. 

«Le sport a encore du travail à faire pour convaincre les dirigeants et les DRH pour qu’il s’installe dans les priorités QVCT (Qualité de vie et des conditions de travail)», assure un délégué général d’une union sportive. Les Jeux Olympiques pourraient-ils réellement changer la donne ? La communication étatique mis en œuvre depuis quelques temps et les initiatives, notamment locales, de la part des représentants de la sphère entrepreneuriale, s’accélèrent pour insuffler ce développement des pratiques sportives chez les collaborateurs. 

Une chose apparaît certaine, 88 % des entreprises qui ont mis en place des APS assurent avoir constaté au moins un bénéfice de leur mise en place avec en première ligne, le renforcement de la cohésion des équipes. De là à dire que l’effet Jeux Olympiques est déjà palpable, le pas est loin d’être franchi. Il demeure surtout espéré…