Signature de l’accord de reprise en présence de Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie

Escaudœuvres : le belge Agristo succède à Tereos

Après l’annonce de la fermeture de sa sucrerie d’Escaudœuvres, Tereos a trouvé un repreneur, le groupe belge Agristo. Le ministre délégué chargé de l’industrie, Roland Lescure, était présent ce lundi 28 août pour signer l’accord de reprise avec les deux entités.

Gérard Clay, président de Tereos, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie et Kristof Wallays, CEO Agristo, signent l’accord de reprise. © Aletheia Press/E.Chombart
Gérard Clay, président de Tereos, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie et Kristof Wallays, CEO Agristo, signent l’accord de reprise. © Aletheia Press/E.Chombart

Du sucre à la frite. Depuis mars, à Escaudœuvres, le site de Tereos ne tourne plus. Pour cause, les surfaces betteravières de ses coopérateurs ont diminué de 20 % en cinq ans. Un coup de tonnerre pour le tissu économique du Cambrésis. Mais le site ne restera pas vacant. En effet, ce 28 août, Tereos a cédé son site au belge Agristo, spécialiste de la pomme de terre surgelée. Un accord officiel a été signé par le président de Tereos, Gérard Clay, Kristof Wallays, CEO d’Agristo, et le ministre délégué chargé de l’industrie, Roland Lescure.

Une nouvelle dynamique territoriale

«L’arrêt de Tereos a suscité une vive émotion, des interrogations et des critiques, mais nous avons mis en place un PSE solide. Ainsi, une quarantaine d’emplois seront maintenus pour les activités de logistique et de support pour Agristo» introduit Gérard Clay. Mais ce n’est pas tout. En effet, si la pomme de terre remplace la betterave, cela n’empêchera pas les agriculteurs locaux de travailler. «La région est forte de ces deux cultures et concentre à elle seule une grande partie de la production en France» rassure Roland Lescure.

350 emplois créés d’ici 2027

Cet accord va aussi permettre au géant belge, dont le siège se situe à Harelbeke, près de Tourcoing, de rationaliser et concentrer une partie de son activité en France. L’entreprise s’approvisionnait déjà en France mais assurait la transformation en Belgique jusque-là. «C’est aussi plus vertueux. Nous profiterons également du Canal Seine Nord Europe pour exporter et transporter nos produits de manière durable» ajoute Kristof Wallays, CEO d’Agristo.

D’ici le démarrage de la production en 2027, près de 350 millions d’euros seront investis sur ce site pour construire une usine d’une capacité annuelle de 300 000 tonnes de produits finis. Ce sont ainsi 350 emplois directs qui seront créés. Pour l’instant, les études de faisabilité sont en cours, et il reste encore les analyses techniques et administratives ainsi que les enquêtes publiques à réaliser. «Peut-être que ces étapes seront accélérées par le projet de loi Industrie Verte qui permet de diviser par deux les délais qui concernent des projets industriels. Et ce, grâce à l’introduction d’une procédure parallèle» annonce Roland Lescure.

Rebond industriel : 287 millions d’euros d’investissements

Romain Lescroart, dirigeant de Sophie Hallette et Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie. © Aletheia Press/E.Chombart

La visite du ministre délégué chargé de l’Industrie s’est poursuivie dans les locaux du dentellier Sophie Hallette à Caudry, ce lundi 28 août. À la découverte des métiers Leavers et des petites mains qui se cachent derrière ce magnifique tissu. L’occasion pour Roland Lescure de faire le point sur le dispositif Rebond industriel lancé en août 2022 par le gouvernement.

Pour rappel, cette mission a pour objectif de déceler les projets d'investissements industriels sur le territoire, de les soutenir et de les accompagner. Déployé dans le cadre du plan France 2030 et du programme Territoire d’Industrie, différents partenaires sont à la disposition des entreprises, comme Bpifrance, l’Ademe, l’Etat, la Banque des territoires… La mission rebond possède une enveloppe de 3 millions d’euros, elle-même complétée par les collectivités avec 2 millions d’euros afin d’aider le territoire à identifier les projets, rencontrer les entreprises. En un an, 44 projets d’entreprises ont été recensés et représenteraient 287 millions d’euros d’investissements, le plus souvent dans l’immobilier. Cela pourrait signifier plus de 645 emplois créés. À noter que sur 44 industriels, 93% ont un projet dans les prochaines années.