Architecture & Design
Éric Pace, l'architecte en vogue
Le cabinet d’architecture d'Éric Pace, situé à Château-Thierry, a été retenu dans l'accélérateur « Architecture & Design », opéré pour le compte de l’État dans le cadre de France 2030 par Bpifrance. Il s'agit d'un programme d'accompagnement dont l'objectif est de développer les compétences des dirigeants des entreprises lauréates sur des sujets de gestion et de développement d'entreprise, afin de concilier la créativité avec une stratégie de développement économique structurée et pérenne.
Trente-et-une entreprises sont lauréates de la première promotion de l'accélérateur « Architecture & Design ». La plupart sont des agences situées en région parisienne et parmi elles, on retrouve une agence axonaise, celle d'Éric Pace. Il faut dire que l'architecte castel de 63 ans est loin d'être un inconnu ni un novice dans le métier.
Au cours de son parcours de formation qui passe par les Beaux-Arts de Paris notamment, il participe à la conception d'un bateau volant de croisière hauturière pour le compte du skipper Axonais Guy Delage. Il contribue également à développer le logiciel de conception assistée par ordinateur Architrion l'amenant à réaliser le premier film d’animation en images de synthèse sur micro-ordinateur pour Apple, film qui sera projeté a Hollywood par le CEO de la firme John Sculley. Il rencontrera d'ailleurs Steve Jobs, emblématique patron de la marque à la pomme, lors d'un entretien.
« Une innovation permanente »
Depuis, l'architecte compte plusieurs réalisations emblématiques à son actif : la conception du gymnase nautique à Château-Thierry, premier bâtiment Haute qualité environnementale (HQE) en France, l'Hôtel des Francs à Soissons, premier hôtel certifié NF (Norme française) HQE, un immeuble bioclimatique à pan de bois et verre au chevet de l’église de Château-Thierry ou encore le développement de terrasses transportables pour les restaurateurs durant le covid, projet labellisé par le Pavillon de l'Arsenal à Paris.
L'agence d'Eric Pace travaille actuellement sur la conception et réalisation de trois hôtels en région parisienne et d'un autre non loin de Notre-Dame de Paris, imagine le devenir d'un fort situé dans la rade de Cherbourg et conçoit une maison à l'emprunte carbone et à l'emprise au sol minimales en lisière de la forêt de Retz.
« Ce sont des projets où comme toujours, on prend un risque puisque ce qui caractérise l'agence, c'est une innovation permanente. Si nous étions alpinistes, nous ne ferions que des premières, s'amuse Éric Pace. Quand on a eu la chance d'accéder à un savoir et qu'on a le parcours que j'ai eu jusqu'à aujourd'hui, on se doit de redonner à la société. »
Une sélection dans l'accélérateur
L'intégration
à l'accélérateur « Art et architecture » arrive au bon
moment pour l'agence de Château-Thierry. « Nous avons voulu
candidater parce que nous sommes passionnés d'architecture et cette
arrivée dans l'accélérateur, cela va nous permettre de nous former
pour mieux présenter notre savoir-faire, comprendre l'évolution de
notre profession, recruter pour structurer l'agence qui connaît une
reconnaissance nationale et comptait jusqu'à dix architectes avant le
covid et puis cela va permettre d’affûter notre méthodologie de
travail afin d'assurer une transmission de l'ADN de nos créations,
développe l'architecte. Je le vois comme l'opportunité d'associer
notre méthodologie de travail à un réseau d'experts avec qui nous
collaborons depuis 35 ans et qui doit nous permettre d'aborder des
projets importants. Nous préparons l'accueil de jeunes
architectes au seins de l'agence désireux de co-construire une
approche disruptive de notre art. »
La prise de risque,
l'innovation est en effet au cœur de la stratégie de l'agence
d'Éric Pace, lequel n'a
pas hésité à travailler avec du bois il y a déjà une trentaine
d'années : « On ne parle que de cela aujourd'hui, de la
construction bois, nous construisons ici en bois depuis les années
1990 même s'il faut aujourd'hui travailler le bois différemment. Là
où on mettait du bois massif, il faut aujourd'hui être plus économe
dans notre utilisation du bois, les aléas climatiques sont passés
par là et impactent nos forêts. Mais quand cela a du sens, nous le
faisons comme par exemple sur un projet mené en Lorraine dans un
établissement scolaire où nous avons créé une canopée de 105 m
de long. C'était justifié, cela devait être léché. »
Innovation, bon sens, et
volonté de produire une architecture plus sensible, plus en lien
avec la nature et l'environnement guident aujourd'hui l'agence
sud-axonaise. Laquelle devrait donc profiter de sa présence dans
l'accélérateur de Bpifrance pour continuer à se développer dans
les années à venir.