Équipements numériques : comment faire la chasse au gaspillage énergétique

Fin 2020, France Stratégie tirait déjà la sonnette d’alarme concernant les effets pervers du tout numérique sur l’environnement. En 2025, les besoins en énergie liés au numérique devraient, en effet, représenter entre 4,7 % et 6 % de la consommation énergétique mondiale. Il faut agir.

Couper les appareils plutôt que les mettre en veille peut mener à d’importantes économies.
Couper les appareils plutôt que les mettre en veille peut mener à d’importantes économies.

La plupart du temps, le numérique est écologique. Envoyer un e-mail a, par exemple, infiniment moins d’impact que d’envoyer un courrier par voie postale. Mais le numérique s’accompagne d’une explosion des usages, qui réduit ses bénéfices environnementaux. Sans compter que, dans certains cas, les nouveaux services s’accompagnent de fortes régressions. Fin 2021, Netflix déclarait exploiter 17 000 serveurs pour ses 210 millions d’abonnés. À comparer avec les 366 millions de foyers desservis par une quarantaine de satellites opérés par SES (Société européenne de satellites) Une réduction s’impose sur le nombre de services employés comme le volume de cette utilisation. Cela passe par une revue des services en ligne auxquels vous êtes inscrits, la suppression de ceux qui ne sont plus utilisés (par exemple d’anciens comptes de messagerie), mais aussi une réflexion sur les services vraiment utiles. Ai-je toujours besoin de mon compte Facebook ? Et si oui, serait-il envisageable d’en réduire l’usage et de supprimer le contenu devenu inutile ? Il faut savoir prendre de la hauteur sur les services utilisés sur Internet et leurs impacts en termes d’énergie et de gaz à effet de serre. Avoir du matériel peu énergivore est inutile si votre boîtier TV reste allumé 24 heures sur 24 sur une chaîne de télévision transmise par Internet.


Équipements : savoir être rigoureux dans leur gestion

Les équipements comptent aussi sur la facture énergétique mondiale… et celle de votre foyer. Un wattmètre bon marché sera votre meilleur allié pour aller à la chasse au gaspillage.
Vous pouvez toutefois, d’entrée de jeu, appliquer quelques bonnes pratiques : débrancher les chargeurs, lorsqu’ils ne sont pas utilisés ; connecter à une multiprise avec interrupteur votre PC fixe et ses équipements (ce qui permettra de les couper et brancher d’un geste) ; mettre systématiquement en veille les boîtiers TV lorsqu’ils sont inutilisés. Couper les appareils plutôt que les mettre en veille peut mener à d’importantes économies, en particulier avec certains équipements comme les imprimantes laser. Laisser allumer un copieur le soir n’est pas sans conséquence : pour pouvoir redémarrer plus vite, certains copieurs maintiennent, en effet, constamment leur four à la bonne température. Concernant les boxes Internet, une extinction n’est pas toujours recommandée, ce type de matériel restant souvent fragile. Toutefois, interrogez-vous : le Wifi ou les boîtiers CPL utilisés sont-ils nécessaires ? Ces gouffres à énergie peuvent être avantageusement remplacés par une connectique réseau classique câblée. Pensez-y lors de vos prochains travaux d’électricité.


Remplacer n’est pas toujours une bonne idée

Changer son ordinateur pour un modèle plus performant, plus économe en énergie est tentant, sur le papier. Mais en réalité, ce serait oublier que l’aspect environnemental ne se limite pas aux seuls besoins en énergie. Il faut compter aussi avec les émissions de gaz à effet de serre, dont une grande partie est liée à la production de nouveaux équipements, et donc à leur renouvellement. France Stratégie, organisme rattaché à Matignon, estime que le numérique devrait représenter 7,6 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales, en 2025.Pour être vertueux, un nouveau matériel doit apporter une différence significative en matière de consommation électrique, de performances (s’il travaille plus vite, il restera en fonction moins longtemps), voire dans sa capacité à prendre en charge plus de tâches (et donc à remplacer plusieurs équipements existants). Il faut y penser avant tout remplacement.

David FEUGEY