Equateur: des populations indigènes demandent la suspension de l'extraction pétrolière dans une réserve naturelle

Une cinquantaine d'indigènes Waorani ont exigé mardi à Quito la suspension de l'extraction pétrolère en Amazonie en l'application du résultat d'une consultation populaire. Le gouvernement...

Quelques dizaines d'indigènes Waorani et des militants écologistes manifestent devant le ministère de l'Energie, à Quito, contre l'extraction pétrolière dans la réserve naturelle de Yasuni, en Amazonie, le 20 août 2024 © Rodrigo BUENDIA
Quelques dizaines d'indigènes Waorani et des militants écologistes manifestent devant le ministère de l'Energie, à Quito, contre l'extraction pétrolière dans la réserve naturelle de Yasuni, en Amazonie, le 20 août 2024 © Rodrigo BUENDIA

Une cinquantaine d'indigènes Waorani ont exigé mardi à Quito la suspension de l'extraction pétrolère en Amazonie en l'application du résultat d'une consultation populaire. Le gouvernement équatorien affirme qu'elle sera respectée.

"Tout l'Equateur a dit qu'il ne voulait plus de l'extractivisme dans le bloc 43", a déclaré Zenaida Yasacama, vice-présidente de la puissante Confédération des nationalités indigène de l'Equateur (Conaie), en soutien de la demande d'une partie du peuple Wao.

Il y a un an, 59% des électeurs équatoriens ont voté pour mettre fin à l'extraction des ressources pétrolières dans cette zone. Elle est située à l'intérieur du parc de Yasuni (est), où vivent plusieurs communautés indigènes, dont certaines en isolement volontaire.

Le résultat de la consultation prévoyait l'arrêt progressif de l'extraction dans un délai d'un an. Le gouvernement a néanmoins continué a extraire plus de 50 000 barils par jour. 

"Nous sommes venus exiger que le (vote) soit respecté à Yasuni", a déclaré Yasacama en clamant "vive Yasuní", lors de la manifestation pacifique d'une cinquantaine d'indigènes et d'écologistes devant le ministère de l'énergie.

Par la suite, le gouvernement a déclaré dans un communiqué que l'engagement du président Daniel Noboa, en poste depuis neuf mois, "reste ferme".

Il a ajouté qu'une commission gouvernementale "se consacre à l'application de la décision populaire, qui sera respectueuse de l'environnement, sachant que la fermeture anticipée d'un bloc pétrolier est une situation sans précédent pour l'industrie".

Occupant seulement 0,08% du million d'hectares du parc amazonien protégé, le bloc 43 est le plus grand producteur de pétrole de Yasuní et contribue à hauteur de 10% au total national.

Le chef de la communauté Waorani, Juan Bay, a lancé un appel dans la capitale pour "sauver la Terre, (et) sauver ce poumon du monde qu'est Yasuní".

Des experts indépendants en matière de droits de l'Homme ont déclaré dans un communiqué mardi que l'Équateur devait respecter la volonté du peuple.

Ils ont également exprimé leur inquiétude quant au forage de nouveaux puits et ont invité les autorités à mettre en œuvre de toute urgence le processus de transition.

L'année dernière, l'Équateur a estimé que la fermeture du bloc 43 entraînerait des pertes de 16,47 milliards de dollars sur deux décennies.

L'ONG Amazon Frontlines, qui travaille avec la population Waorani, a déclaré que la "non-observation" de Quito "met à nouveau en évidence les actions insuffisantes de nombreux gouvernements dans le monde pour respecter leurs engagements" en matière de lutte contre le changement climatique.

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