Visite ministérielle à Wambrechies

Eqiom revalorise les sédiments dragués dans la Deûle

À la centrale Eqiom de Wambrechies, les équipes intègrent dans la composition des bétons des sédiments dragués dans les canaux de la région. Ce procédé de revalorisation, qui est une première en France, a valu la visite le 21 février dernier, d’Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au Logement et de Bérangère Couillard, secrétaire d'État chargée de l’Écologie.

Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au Logement et Bérangère Couillard, secrétaire d'État chargée de l’Écologie, se sont rendus sur le site d’Eqiom à Wambrechies. © Aletheia Press/E.Chombart
Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au Logement et Bérangère Couillard, secrétaire d'État chargée de l’Écologie, se sont rendus sur le site d’Eqiom à Wambrechies. © Aletheia Press/E.Chombart

Récupérer les sédiments dragués dans la Deûle pour les inclure dans la composition de ses bétons, c’est le défi que s’est lancé l’entreprise Eqiom, qui dispose d’une centrale à bétons à Wambrechies. «Chaque année, ce sont 50 millions de tonnes de sédiments qui sont draguées en France, dont 300 000 tonnes dans les voies navigables des Hauts-de-France, alors cette expérimentation de revalorisation est exemplaire» souligne la secrétaire d'Etat chargée de l’Écologie, Bérangère Couillard. Ce projet, qui donne une seconde vie aux sédiments considérés jusqu’alors comme des déchets, est encore en phase d’expérimentation, mais il entre parfaitement dans l’Engagement pour la Croissance Verte (ECV) qu’a signé Eqiom, l’année dernière.

Un béton bas carbone pour la construction

Pour le moment, les premiers résultats montrent qu’il est possible de remplacer une partie des sables présents dans le béton par des sédiments de dragage. L’entreprise a déjà réalisé quelques opérations à l’échelle 1 pour tester la qualité et la durabilité de son béton bas carbone. «Pour nos premiers essais, nous avons formulé des bétons en substituant 20% de sable par des sédiments» informe Jaouad Nadah, en charge de l'économie circulaire chez Eqiom. Un premier pas vers la revalorisation de ces déchets qui a convaincu les personnes présentes lors de la visite de la centrale.

Une fois le dragage effectué, les sédiments sécheront ici pour ensuite servir à la fabrication du béton. © Aletheia Press/E.Chombart

Si l’expérimentation se veut concluante, Eqiom sera un acteur majeur de la construction de demain… Puisque l’ambition des politiques est que les futures infrastructures construites soient bas-carbone. «Nous avons besoin des industriels pour évoluer dans la construction vertueuse. Ce système d’économie circulaire est la preuve que cest réalisable» a souligné Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au Logement. À terme, grâce à son procédé de valorisation vertueux, la centrale à bétons d’Eqiom pourrait produire jusqu’à 40 000 tonnes de béton par an.

Mais l’entreprise ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Dans le cadre du projet SEDICIM, co-financé par l’Union européenne et la région Hauts-de-France via les fonds FEDER, Eqiom a décidé de lancer une expérimentation pour inclure ces mêmes sédiments dans le ciment. Cette fois, ce sera une partie de l’argile, qui sera remplacée par des sédiments. Chez Eqiom les projets vont se multiplier.

Valorisation des sédiments : 400 emplois à la clé

Lors des assises nationales de la valorisation des sédiment 2022 qui se sont déroulées à Lille le 15 novembre 2022, le CD2E, VNF et la Région Hauts-de-France ont affirmé que le développement de cette nouvelle filière de valorisation des sédiments aller créer jusqu’à 400 emplois dans les 10 ans à venir et ce, rien que dans la région. Pour ce faire, des investissements seront nécessaires. «On estime que 1,4 milliard d’euros sur 10 ans vont être injectés dans les projets qui tournent autour de la valorisation des sédiments» détaille Frédérique Seels, directrice générale du CD2E. Une valorisation qui n’est pas à prendre à la légère.