Association

Entretien avec Catherine Rouge, présidente des Vitrines d’Abbeville

Depuis juin, Catherine Rouge, figure emblématique du commerce abbevillois, préside l’association Les Vitrines d'Abbeville. Elle dévoile les pistes pour attirer plus d’adhérents et présente la nouvelle publication In Abbeville, qui met à l'honneur 55 acteurs du centre-ville.

Catherine Rouge, la présidente des Vitrines d'Abbeville.
Catherine Rouge, la présidente des Vitrines d'Abbeville.

Picardie La Gazette : Pouvez-vous présenter rappeler la vocation de l’association ?

Catherine Rouge : Les Vitrines d'Abbeville, c'est une association de commerçants de centre-ville qui compte près de 110 adhérents [ndlr, le coût de l'adhésion à l’année est de 150 euros] sur 350 acteurs, Évidemment, ce n’est pas assez, je pense qu’il y a eu une petite démotivation après la pandémie qui a fait beaucoup de mal au commerce traditionnel. Les gens sont plutôt anxiogènes pour s’installer. 

 Nous menons régulièrement des opérations de communication, les chèques de Noël ont encore bien fonctionné cette année. Je rappelle que 2 000 chèques vendus 15 euros ont en réalité une valeur de 20 euros chez les commerçants. Nous avons la chance d’être bien épaulés par la mairie qui met en place de nombreuses animations pour les fêtes de fin d’année, quand nous avons des demandes, nous sommes écoutés. Noël, cela doit être une période féérique, nous allons offrir un sapin à tous nos adhérents avec un dress code : décorez blanc ! Pourquoi ne pas organiser également des animations spécifiques, comme par exemple un jeu de pistes en février dans les vitrines, à l'occasion de la Saint-Valentin ?

La carte de fidélité Sourire est elle en grosse perte de vitesse, seuls une dizaine de commerçants l’acceptent encore. Il faut la relancer et expliquer son fonctionnement aux autres. Je pense que les consommateurs recherchent quelque chose de ponctuel, ils aiment cagnotter. Nous allons en discuter au sein du bureau, composé de huit personnes. Un questionnaire sera élaboré : il faut demander à nos commerçants ce qu’ils en attendent, les impliquer, les responsabiliser.

Le nombre de vitrines vides s’est beaucoup réduit...

En effet, dans le centre-ville, il y a peu de portes à portes vacants, sauf dans le haut de la chaussée du Bois, une supérette va fermer. Ce qui est dommage, c’est d’avoir vu arriver des courtiers, des sociétés d’aide à la personne… Je suis commerçante à Abbeville depuis 30 ans. J’estime qu’un centre-ville doit être un lieu de promenade comme le sont devenus les centres commerciaux.  Je pense aussi que c'est un phénomène cyclique, en attendant, on perd de la vitrine, la ville manque de magasins de prêt à porter, la fermeture de Camaïeu a aussi été un choc.

Quelles seraient vos solutions pour dynamiser le commerce ?

J’aimerai faire adopter une charte pour être d’accord tous sur les horaires d’ouverture. Par exemple, 9 h 30/ 12 h 30 et 13 h 30/19 heures, ce serait à mon sens de bonnes amplitudes horaires . Cela permettrait aux gens d’aller faire leurs achats durant leur pause du midi ou le soir après le travail, une fermeture à 18 heures, c’est trop tôt. Je pense vraiment qu’il faut que nous travaillions main dans la main, comme les enseignes d’un centre commercial. Nous sommes confrères et non concurrents, et complémentaires.

Nous avons également beaucoup de chance d'avoir un stationnement gratuit en centre-ville. Il faut toutefois que tout le monde fasse des efforts afin qu’il n’y ait pas trop de voitures tampons, je trouve également qu’il n’y a pas assez d’anneaux pour accrocher son vélo, et aucune borne pour vélos électriques n'est installée. En période estivale, on pourrait aménager des terrasses éphémères, près de la collégiale Saint-Vulfran par exemple, c’est un joyau de la ville, on ne l'exploite pas assez. Mais c'est très agréable de travailler dans une ville comme Abbeville, on profite d’une belle qualité de vie, le meilleur exemple c’est la mer qui se trouve à 15 minutes.

In Abbeville, une publication de qualité.

Vous venez d’éditer In Abbeville, une publication de 64 pages dans laquelle le portrait de 55 commerçants est dressé, pourquoi cette initiative ?

La publication a été pensée par l’ancien président Thomas Delcuze. Même si nous avons été aidés, dans cette publication, les 55 commerçants (des commerces alimentaires, restaurants, boutiques de prêt à porter, beauté et loisirs...) sont des annonceurs. Le premier numéro a été édité à 10 000 exemplaires. 

In Abbeville est destinée à être distribuée par exemple aux hébergeurs de la ville et des alentours et aux offices de tourisme. Cette distribution va se poursuivre jusqu’au début de la saison touristique, il sera possible de la consulter dans de nombreux commerces comme les cafés, les restaurants et les salons de coiffure.

C’était important de l'éditer, en particulier pour les touristes, et même les Abbevillois qui ne connaissent pas toutes les enseignes. Un plan de la ville y figure, les bornes de recharge électriques pour voitures, les parkings sont matérialisés et les monuments emblématiques sont présentés. Nous attendons les retombées de ce premier opus avant d’en lancer un second.