Bâtiment : entre adaptation et vigilance...

Dans un climat où les autorisations de logements enregistrent une chute drastique, l’année 2024 s’annonce plus que délicate pour la sphère du bâtiment. Reste que derrière les chiffres, il y a les femmes et les hommes de ce secteur. En Meurthe-et-Moselle, la vigilance demeure de mise mais le salut passera par l’adaptation. Prise de température avec Alban Vibrac, le président de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle.

«La construction neuve, c’est un tiers de l’activité du bâtiment. La chute est conséquente mais dans leur globalité, les entreprises font face et s’adaptent», assure Alban Vibrac, le président de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle.
«La construction neuve, c’est un tiers de l’activité du bâtiment. La chute est conséquente mais dans leur globalité, les entreprises font face et s’adaptent», assure Alban Vibrac, le président de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle.

Une baisse de 38,5 % en septembre dernier des autorisations de logements et une timide résistance en matière de mise en chantier avec un + 0,7 % en Meurthe-et-Moselle. Les chiffres de la CERC (Cellule économique régionale de la construction), l’observatoire régional de la filière Construction ne laissent rien présager de bon pour l’année 2024. Pas un scoop, la crise de la construction neuve en Meurthe-et-Moselle comme partout dans la région inquiètent les professionnels de la filière. «La construction neuve, c’est un tiers de l’activité du bâtiment. Il est certain qu’aujourd’hui, la chute est conséquente mais dans leur globalité, les entreprises font face et s’adaptent.» 

Dans son bureau de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle à Nancy, Alban Vibrac, son président, affiche un pragmatisme à quasi toute épreuve. «J’aime bien l’optimisme. Il est certain que l’on commence à sentir le vent souffler. Nous demeurons vigilants mais pas encore inquiets.» Ces propos, il les tenait à la fin du mois de juin à la veille de l’assemblée générale de sa fédération. Six mois plus tard, les notes conjoncturelles confirment cette inquiétude. 

«La construction résidentielle plonge littéralement. Après un creux de 2018 à 2021, la construction résidentielle était à bon niveau en 2022 dans la région (26 900 constructions de logements). À la fin 2022, un sévère repli s’est fait ressentir avec une baisse - 15 %. Seuls le Haut-Rhin et la Meurthe-et-Moselle résistent», peut-on lire dans le 21e tableau de bord du Conseil économique social environnemental régional (Ceser) Grand Est paru fin novembre. Une situation conjoncturelle que le président de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle appréhende mais toujours sous l’angle de cette nécessaire adaptation pour faire face.


Cap sur le photovoltaïque

Le champ de la rénovation énergétique, déjà présent, est l’un des chemins dans lequel les professionnels du bâtiment se sont engagés. Aujourd’hui un autre levier à actionner pour le président de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle est celui du photovoltaïque. «C’est une volonté de l’État de développer et d’accélérer dans ce domaine. C’est une opportunité pour nos entreprises. C’est un peu comme avec la rénovation énergétique il y a quelques temps. Le photovoltaïque est un marché en devenir. Les entreprises locales doivent y être présentes et se l’approprier histoire que cela ne bénéficie pas uniquement qu’aux grands groupes.» 

La Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle assure avoir pris le dossier en main et devrait fournir un plan d’action dès l’année prochaine. «Il faut inciter nos entreprises à former leur collaborateurs dans ce domaine. Dans le même ordre d’idée, il nous faut également former nos futurs collaborateurs. Des actions seront menées en lien avec les CFA (Centres de formation des apprentis).» À côté de cette vigilance face à une conjoncture mouvante, l’adaptation s’affiche comme l’élément clé pour les années à venir. «L’adaptation est continue au niveau des nouvelles activités à appréhender, à l’image du photovoltaïque mais également au niveau de la mutation des marchés», constate Alban Vibrac. 

«Il y a une véritable mutation des marchés. Nous avons du mal à engager des travaux car bon nombre de donneurs publics ou privés sont toujours à la recherche de prix. Les niveaux de prix sont toujours bas aujourd’hui au niveau des attributions. À cette donne, il faut ajouter que les marchés sont toujours de plus en plus conflictuels. C’est le gros du travail du service juridique de la fédération. Le tout avec des délais de paiement qui s’allongent.» 

Mis bout à bout, le tableau dressé en cette fin d’année pourrait apparaître plus que terne. 2024 sera plus que délicate. Il faudra attendre 2025 et 2026 pour voir une certaine embellie. La sphère du bâtiment le sait pertinemment. Adaptation et vigilance, demeurent les deux maîtres mots pour l’année à venir.

La Fédération BTP 54 avec les clubs sportifs amateurs

Parrainer des clubs sportifs amateurs ! Au-delà de l’aspect purement anticipation histoire de faire face à une conjoncture plus que délicate, la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle entend engager l’an prochain ce chantier version RSE (Responsabilité sociétale des entreprises). «L’objectif est de mettre en relation cinq clubs avec cinq entreprises pour travailler sur les jeunes de ces clubs en lien avec les éducateurs», assure Alban Vibrac, la président de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle.