"Enfin", "prématuré": la classe politique divisée sur la reconnaissance de l'Etat palestinien

La classe politique française a diversement réagi jeudi à l'annonce par le président Emmanuel Macron que la France pourrait reconnaître un État palestinien, l'extrême droite la jugeant "prématurée" quand...

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours devant l'aide humanitaire destinée à Gaza, à l'entrepôt du 
Croissant-Rouge égyptien à Arish, ville du nord-est de l'Égypte, à environ 55 kilomètres à l'ouest de la frontière avec la bande de Gaza, le 8 avril 2025 © Ludovic MARIN
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours devant l'aide humanitaire destinée à Gaza, à l'entrepôt du Croissant-Rouge égyptien à Arish, ville du nord-est de l'Égypte, à environ 55 kilomètres à l'ouest de la frontière avec la bande de Gaza, le 8 avril 2025 © Ludovic MARIN

La classe politique française a diversement réagi jeudi à l'annonce par le président Emmanuel Macron que la France pourrait reconnaître un État palestinien, l'extrême droite la jugeant "prématurée" quand centre et gauche se félicitent. 

Si cette reconnaissance "vient dans un cadre qui permet à des pays qui ne reconnaissent pas Israël de le faire et à d'autres pays qui ne reconnaissent pas la Palestine ou l'État palestinien de le faire, c'est un bon processus", a estimé sur RTL l'ancien président socialiste François Hollande. 

Il a néanmoins rappelé que c'était "purement déclaratoire". "Ce qui compte, c'est bien sûr qu'un jour il puisse y avoir un État palestinien, mais que le Hamas ne soit pas dans cet État palestinien et que Gaza puisse être une zone où les Gazaouis puissent vivre, tout simplement", a-t-il développé. 

"Enfin. Après près de deux ans de génocide à Gaza, la France envisage enfin de reconnaître l'État de Palestine", a tweeté de son côté la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, rappelant que "147 pays l'ont déjà fait" et réclamant que "ce geste, arraché de haute lutte" se traduise "en acte". 

Évoquant "une bonne idée", le président des députés Modem Marc Fesneau, a également insisté sur le principe d'"une clause de réciprocité". "Il faut que les parties se reconnaissent mutuellement: les Palestiniens ont droit à un État, les Israéliens ont droit à un État, les deux ont le droit de vivre en sécurité dans un régime démocratique", a-t-il ajouté sur TF1. 

Il s'est inquiété que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu souhaite "évacuer l'idée que les Palestiniens aient droit à un État, quitte à occuper l'ensemble du territoire". 

A l'inverse, le vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu, a jugé sur LCI toute reconnaissance "prématurée". 

Si le parti d'extrême droite est "favorable à deux États", l'Etat palestinien est aujourd'hui "adossé au Hamas". "C'est envoyer un signal: +faites du terrorisme et on vous reconnaîtra des droits", a-t-il balayé, estimant que le président français mettait "la charrue avant les bœufs, probablement pour des raisons intérieures, pour envoyer des signaux".

Emmanuel Macron a annoncé mercredi que la France pourrait reconnaître un État palestinien "en juin" à l'occasion d'une conférence qu'elle coprésidera avec l'Arabie saoudite aux Nations-unies à New York et qui doit aussi conduire, selon lui, à la reconnaissance d'Israël par un certain nombre de pays.

La conférence vise à la création d'un État palestinien. Les appels à une "solution à deux États", palestinien au côté de celui d'Israël, se sont intensifiés depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.

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